Fil d'Ariane
C’était dans les petits papiers depuis plusieurs semaines, l’ère Justin Trudeau est bel et bien terminée. Le désormais ex-Premier Ministre a annoncé ce lundi sa démission. Le parti libéral du Canada doit trouver son successeur, avant l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire, le 24 mars prochain.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau traverse le hall de l'hôtel Delta by Marriott, le samedi 30 novembre 2024, à West Palm Beach (Floride).
La décision n’a surpris personne. En délicatesse au sein même de son camp, Justin Trudeau n’avait plus le choix. De nombreux alliés avaient récemment quitté le parti libéral du Canada (PLC) quand une vingtaine d’autres, demandaient publiquement sa démission. Inévitable, cette décision plonge le pays dans un flou politique.
« Il est devenu évident pour moi que, si je dois me concentrer sur des batailles internes, je ne peux pas être la meilleure option à ces élections. » Justin Trudeau
Les activités de la chambre des communes sont prorogés jusqu'au 24 mars prochain. Cela veut dire qu'il n'y a plus d'activité parlementaire jusqu'à cette date, dans l'attente d'un nouveau candidat libéral au poste de Premier ministre. Problème, la date du scrutin pour élire ce nouveau leader n’a pas encore été communiquée. En attendant que la personne providentielle soit trouvée, Justin Trudeau reste Premier Ministre.
Autre problème, les membres du PLC doivent être, conformément à leur règlement interne, prévenu au moins 27 jours avant la date du scrutin. Le parti ne se dotera donc pas de chef avant début février. C’est une contrainte de plus pour le futur gagnant, qui ne bénéficiera que de très peu de temps avant le scrutin législatif pour faire campagne.
La victoire de Donald Trump n’a pas aidé Justin Trudeau à remonter dans les sondages. Depuis sa réélection, le milliardaire n’a cessé de remettre en question la légitimité de ce dernier, en le renommant notamment « gouverneur du Canada » dans sa lettre de Noel.
Pourtant, Justin Trudeau s’était rendu à Mar-a-Lago chez le chef des les des Républicains en novembre dernier pour tenter de repartir sur des bases saines. Mais depuis cette entrevue, Donald Trump n’a pas baissé sa garde. C’est d’ailleurs le manque de fermeté du Premier ministre Canadien face aux attaques de son homologue, qui avait poussé la ministre des Finances Chrystia Freeland à démissionner en décembre.
Qu'importe le nom du candidat libéral pour les élections, la victoire semble impossible pour le PLC. Dans les sondages, les libéraux sont loin derrière le Parti Conservateur avec seulement 20 % des intentions de vote. Selon l’institut Canadien Qc125, les conservateurs représentent 45 % des intentions de vote, à près de deux mois du vote. Les élections fédérales sont prévues normalement à l'automne 2025.