Fil d'Ariane
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Le secrétaire national de la CFDT Yvan Ricordeau a fait part de son côté de son "incompréhension" face à ce "passage en force".
"La CFDT confirme, comme l'ensemble des organisations syndicales, que nous n'irons pas mardi à l'Élysée. Il y a une promulgation dans la nuit et on a reçu l'invitation à 23h hier officiellement". Le secrétaire a qualifié sur RMC la réunion de travail proposée par le président de la République vendredi 14 de "sans méthode, sans objet, sans contenu". "C'est de l'affichage".
Après la décision du Conseil constitutionnel vendredi 14, les syndicats avaient demandé "solennellement" au président français Emmanuel Macron de "ne pas promulguer la loi", une demande restée lettre morte.
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Mais d'autres n'y croient pas, à l'image de la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier, qui a glissé à l'AFP à propos de la décision du Conseil constitutionnel qui sera prise le 3 mai : "Ce sera pareil, rejeté...". La cheffe de parti accuse le coup, "choquée" par cet échec du RIP. Mais elle a promis : "les partis, les syndicats, les Français ne passeront pas à autre chose".
En effet, pour "continuer la lutte", la gauche compte grossir les rangs des manifestations, particulièrement le 1er mai avec l'intersyndicale, traditionnel rendez-vous à gauche qui devrait être plus massif que d'habitude.
Pour Jean-Luc Mélenchon, ce rendez-vous "sera décisif"."Nous continuerons absolument toutes les formes de mobilisation", a aussi averti la députée écologiste Sandrine Rousseau, alors que des manifestations spontanées se sont organisées à travers le territoire après la décision du Conseil constitutionnel."Le Conseil constitutionnel a donné un pouvoir qui me semble exorbitant à l'exécutif vis-à-vis du parlementaire", s'inquiète @sandrousseau. "Je ne peux pas dire que la réforme respecte l'esprit de la démocratie qu'est la Vème République avec un Parlement." #CVR pic.twitter.com/oVJ2QQwYN0
— LCP (@LCP) April 14, 2023
Mais pour un responsable PS, "d'ici au 1er mai, il ne peut pas y avoir de manifestations toutes les semaines": "il y a une forme d'épuisement, les gens en ont marre de manifester pour rien, avec le risque que ça s'effiloche".
Le PS a suggéré de lancer une "pétition" avec l'intersyndicale. Et les parlementaires socialistes restent fidèles à leur confiance dans les institutions en souhaitant déposer un texte législatif demandant l'abrogation de la réforme.
De son côté, LFI a pointé du doigt la "composition du Conseil constitutionnel", "plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain". Mathilde Panot, la présidente du groupe des députés insoumis, anticipe, à plus long terme, que "cette réforme des retraites va empoisonner durablement le quinquennat d'Emmanuel Macron".