Nicola Sturgeon, la première ministre de l’une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni – et cheffe du parti indépendantiste – rencontre des dirigeants européens ce mercredi dans la perspective du Brexit. L’Ecosse avait voté à 62% pour rester au sein de l’UE.
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29 juin. 2016 à 11h14 (TU)
Mis à jour le
Ram Etwareea (Le Temps)
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La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon serre la main du Président de la Commission européenne Martin Schultz, au Parlement européen à Bruxelles (Belgique), le 29 juin 2016.
Après avoir participé à son dernier sommet européen mardi, David Cameron est rentré à Londres. Ironie de l’histoire, Nicola Sturgeon, première ministre d’Ecosse, l’une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, est arrivée dans la capitale européenne mercredi matin où les chefs d’État et de gouvernement débattent de l’avenir de l’Union européenne (UE). Egalement cheffe du parti indépendantiste SNP, elle entend explorer les possibilités pour conserver les liens avec l’UE. Lors du référendum jeudi dernier sur le Brexit, les Ecossais ont voté à une écrasante majorité – 62% – pour rester membre de l’UE.
La visite de Nicola Sturgeon intervient à un moment délicat puisque le gouvernement britannique devrait déclencher, d’ici cet automne, le processus de retrait de l’UE. C’est pourquoi le président du Conseil européen a préféré ne pas rencontrer l’écossaise. «Donald Tusk pense que ce n’est pas le bon moment», avait déclaré son porte-parole mardi. Quant à Jean-Claude Juncker, président de l’exécutif européen, il a changé d’avis. Finalement, il aura une séance de travail avec la première ministre ce mercredi en fin de journée. Pour sa part, Martin Schulz avait déjà accepté une rencontre.
L’UE ne veut pas encourager un référendum
«Il n’y aura, dans aucun cas, un encouragement à un mouvement qui favoriserait un nouveau référendum, après celui de 2014, sur l’indépendance écossaise», a commenté un diplomate européen. Nicola Sturgeon y songe néanmoins: dès l’annonce des résultats en faveur du Brexit vendredi dernier, elle avait jugé «hautement probable» une nouvelle consultation populaire. «Toutes les options doivent être sur la table pour protéger notre place en Europe, y compris un second référendum», a-t-elle dit mardi à Glasgow, précisant toutefois qu’il ne s’agissait pas du point de départ des discussions.
Le gouvernement écossais a tout de même déjà mis en place un groupe d’experts chargé de l’aider à protéger les intérêts écossais. Lundi, le gouvernement britannique a averti qu’un nouveau référendum sur l’indépendance écossaise était «la dernière chose dont l’Ecosse a besoin».
La question écossaise évoquée au plénum
La question écossaise n’est pas passée inaperçu mardi lors de la séance plénière extraordinaire au Parlement européen, session dédiée au Brexit. L’eurodéputé écossais Alyn Smith a demandé à la chambre de reconnaître que son pays avait voté massivement pour rester membre de l’UE. «L’Ecosse ne vous a pas laissé tomber, a-t-il dit. En retour, je vous prie, chers collègues, de ne pas laisser tomber.» Son discours a été chaudement applaudi.
Le cas écossais n’est pas unique. Le débat est ouvert aussi au Gibraltar qui fait également partie du Royaume-Uni et qui a voté à 80% pour rester au sein de l’UE. Des discussions entre les autorités de deux pays ont eu lieu mardi pour dégager une stratégie commune.
Article publié en accord avec nos partenaires de la rédaction "Le Temps"