Après le crash, doutes sur la sécurité des avions militaires A400M

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Les lieux du crash dans la banlieue nord de la capitale andalouse (CRISTINA QUICLER / AFP)
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Pascal Pavant / AFP
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Après le crash de Séville, plusieurs pays ont décidé de suspendre l'usage de leurs avions militaires A 400M. Un coup dur pour Airbus qui lance ce nouvel appareil. 
L'accident samedi a fait quatre morts et 2 personnes grièvement blessées. 

L'armée de l'air allemande et le ministère britannique de la Défense ont décidé d'immobiliser temporairement leurs Airbus A400M après le premier accident mortel du nouvel avion de transport militaire européen, samedi près de Séville en Espagne.

« Il a été décidé samedi de suspendre jusqu'à nouvel ordre les vols d'entraînement de l'unique A400M des forces de défense allemande", a déclaré un officier de presse des forces armées .

Il a précisé que "depuis sa livraison en décembre, l'avion a volé de façon régulière". "Nous attendons maintenant les résultats de l'enquête d'Airbus sur les raisons de l'accident de l'A400M » 

Londres aussi s’inquiète :  « Par mesure de précaution, les avions A400M britanniques sont temporairement immobilisés", a également indiqué une porte-parole du ministère britannique de la Défense.

Enfin la Turquie a pris la même mesure. suspendant les vols d’entrainement sur ses deux Airbus A400M. Un responsable de l'industrie de défense turque a confirmé à l'AFP que l’avion qui s’est crashé devait être livré en juillet. Au total, Ankara a signé un accord pour l'achat de 10 A400M d'ici à 2018. Deux ont été livrés l'an dernier et deux autres doivent l'être en 2015, a-t-il précisé.

Néanmoins l’armée française va continuer à utiliser sa flotte d'avions Airbus A400M, jugeant ne "pas avoir d'éléments à ce stade" pour l'immobiliser."Nous n'avons pas d'éléments pour nous contraindre à arrêter notre flotte A400", a déclaré le colonel Jean-Pascal Breton, le patron du SIRPA Air, service de presse et de communication de l'armée de l'air.  

La France dispose d'une flotte de six A400M et en a commandé 50 autres, dont quatre doivent être livrés en 2015

Quatre personnes sont mortes et deux autres ont été grièvement blessés dans le crash d'un Airbus A400M qui s'est écrasé samedi lors d'un vol d'entrainement près de Séville, dans le sud de l'Espagne, dans le premier accident mortel du nouvel avion de transport militaire européen.

L'avion militaire effectuait son premier vol et devait être livré en juin à la Turquie. 

Le premier de ces A400M avait été livré à la France en 2013. Depuis, la Turquie, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Malaisie, premier client hors d'Europe, en ont également pris livraison.

Au total, 174 A400M ont été commandés dont 50 par la France, 53 par l'Allemagne, 27 par l'Espagne et 22 par le Royaume-Uni. 

L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes: retards de fabrication et à la livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30% du budget) et querelles entre les clients et le constructeur qui avait même menacé de jeter l'éponge.

Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 km.

C'est le second accident d'un avion militaire en Espagne depuis le début de l'année. Le 26 janvier, lors d'un exercice de l'OTAN, un chasseur grec avait percuté d'autres appareils au décollage sur la base militaire d'Albacete, également dans le sud. La catastrophe avait fait onze morts --neuf Français, deux Grecs-- et 21 blessés.