Fil d'Ariane
Mercredi 29 janvier, Me Irwin Cotler (l'avocat du blogueur saoudien) a écrit une lettre à Fionnuala Ni Aolain, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. Il craint, explique-t-il, pour leur vie.
Raif Badawi souffre d'hypertension et son ancien avocat de diabète de type 2 et un état chronique du colon.
Son épouse, Ensaf Haidar qui vit en Estrie (région administrative du Québec), est elle aussi très inquiète, tout comme son fils qui lance un appel sur Twitter :
Prince Mohammed Ben Salman (MBS), je vous le demande, SVP libérez mon père. Notre famille a besoin de le retrouver. Nous sommes tellement inquiet et pire depuis que nous savons qu’il est à l’hôpital. Il n’est pas un criminel. Il défend des idées de modernité comme vous.@pgd_KSA pic.twitter.com/cFm6hYjIn7
— Tirad Badawi (@TiradBadawidode) January 29, 2020
Cela fait des années que le blogueur saoudien et son ancien avocat sont tous les deux emprisonnés. En décembre dernier, ils ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur mise en isolement et les mauvais traitements dont ils se disent victimes à la prison de Dhahban, près de Djeddah en Arabie saoudite.
Selon Me Irwin Cotler , les deux hommes ont été emprisonnés pour avoir fait la promotion de la liberté d’expression et de la défense des droits de la personne en Arabie saoudite.
Raif Badawi a été condamné à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet, un interdit d’activité journalistique et de voyage pour 10 ans et une amende de trois millions de riyals. Pourquoi ? Pour avoir créé un forum en ligne en Arabie saoudite.
Son avocat Waleed Abulkhair a pour sa part été condamné à 15 ans de bagne, un interdit de voyage de 15 ans et une amende de 200 000 riyals, après ses déclarations dénonçant les peines sévères imposées à ses concitoyens, dont son client Raif Badawi.
Ce n'est pas la première grève de la faim de Raif Badawi. En septembre dernier, le blogueur saoudien en avait déjà entamé une, pour obtenir une rencontre avec un représentant de la Commission saoudienne des droits de l’Homme.