Les
États-Unis prennent-ils leurs distances avec l’Arabie saoudite ?
Le président américain Barack Obama a hérité de deux conflits (Irak et Afghanistan, ndlr) qu’il a décidé de solder à perte. Il veut donc tout d’abord reconstituer les forces morales, militaires et financières des États-Unis. Et de ce fait, il n’a aucune envie de s’engager dans des conflits dans le monde islamique dans lequel il existe un risque d’enlisement militaire. Par ailleurs, les États-Unis sont parvenus quasiment à l’autosatisfaction en matière d’hydrocarbures et deviendront bientôt
exportateurs de gaz et de pétrole de schiste (dès le second semestre 2014 selon l’OPEP, ndlr).
De ce fait, ils ne seront plus en position de dépendance énergétique et entrent en compétition avec les producteurs pétroliers du Golfe. Donc, aujourd’hui, l’Arabie revêt moins d‘importance pour une administration américaine qui cherche à se désengager et veut reconstituer ses propres forces. Pour autant, les Américains ne peuvent pas totalement se désintéresser de l’Arabie saoudite au risque de voir d’autres acteurs s’en occuper.
L’Arabie saoudite ne se sent-elle pas délaissée ?
Depuis l’arrivée du roi Abdallah au pouvoir, en 2005, les Saoudiens ont commencé à s’orienter aussi vers l’Asie, où le roi a fait ses premières visites. Son prince héritier,
Salman Ben Abdelaziz, a d’ailleurs effectué, en février dernier, une visite en Asie comprenant la Chine, l’Inde, le Pakistan et le Japon. Les Saoudiens sont conscients que l’Amérique se détourne et que les Européens sont trop mous. Donc ils sont inquiets.