Le cadavre découvert dans une rivière du sud de l'Argentine est bien celui de Santiago Maldonado, un activiste dont la disparition a ému le pays. Ses proches ont annoncé la nouvelle vendredi, à deux jours des élections législatives. L’affaire pourrait peser sur le scrutin de ce dimanche.
Cela faisait 81 jours qu'il était porté disparu. Le corps de Santiago Maldonado a été formellement identifié, mardi. "Nous avons pu voir le corps, nous avons reconnu les tatouages de Santiago. Nous sommes convaincus qu'il s'agit de Santiago", a déclaré le frère de l'activiste, Sergio Maldonado, devant la morgue de Buenos Aires, où l'autopsie a été réalisée vendredi.
Santiago Maldonado a disparu le 1er août 2017, à Cushamen en Patagonie, alors qu'il participait à une manifestation de la communauté Mapuche. Cette dernière réclame depuis des années des terres achetées par l'homme d'affaires italien Luciano Benetton, propriétaire de 900.000 hectares en Patagonie. Le rassemblement avait été violemment réprimé par la police militaire.
Un policier pourrait être impliqué dans sa mort
Dans un pays marqué par la répression de la dictature militaire (1976-1983) et ses 30.000 disparus, la disparition du jeune Maldonado a déclenché une vague d'indignation. Sa famille avait immédiatement accusé la gendarmerie et mis en cause le gouvernement.
Dans un premier temps, les autorités ont paru plus préoccupées de couvrir les forces de l’ordre que de faire avancer l’enquête. Le gouvernement admet maintenant qu'un policier pourrait être impliqué de manière individuelle. "Quel que soit le responsable, il devra assumer les conséquences de ses actes, qu'il s'agisse de quelqu'un de la police militaire ou d'une autre personne", a déclaré le ministre de la Justice, German Garavano.
La confirmation que le cadavre découvert est celui de Santiago Maldonado intervient deux jours avant les élections législatives. Cela a secoué la scène politique et les candidats de la majorité comme ceux de l'opposition ont suspendu leur campagne électorale. L'affaire pourrait peser sur le scrutin alors que tous les sondages donnaient le gouvernement gagnant.