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©M. Girardeau, L. Abgarian, O. Marchi, M. Vanden Bossche / TV5MONDE
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Arménie : une "Révolution de Velours" toujours en cours

En mars dernier, une Révolution de Velours bouleversait le paysage politique arménien. Une révolution poussée par la jeunesse fatiguée par le chômage, la pauvreté et la corruption qui gangrènent le pays. Retour sur le mouvement de contestation toujours en cours et les aspirations des jeunes Arméniens à quelques jours de l’ouverture du Sommet de la Francophonie dans la capitale Erevan. Reportage. 

Taron a 21 ans, Inna 19. Au printemps dernier, tous les deux ont participé aux grandes manifestations qui ont poussé le gouvernement à la démission. Une révolution pacifique, pas de blessés, pas une vitre cassée… Bien loin des émeutes d’il y a 10 ans qui avaient fait 10 morts.

"Nikol Pachinian [actuel Premier ministre, ndlr] disait que c’était une Révolution de Velours, à bras ouverts, une révolution d’amour, de tolérance, c’était une voix dans la tête qui répétait qu’on doit aimer les gens même s’ils ne sont pas d’accord avec nous", raconte Taron Poghosian.

En mai 2018, Nikol Pachinian est encore un ancien journaliste et député de l’opposition. Les manifestants suivent sur les réseaux sociaux les recommandations de leur meneur. Dès les premiers rassemblements en mars, Taron fonce dans la rue, malgré les inquiétudes de son père. "Il m’a dit, tu vas être arrêté, la police va te battre. Papa je m’en fous, c’est mon pays, c’est l’avenir, c’est la question de mon pays", raconte Taron Poghosian.

Nikol Pachinian, soutenu par la rue

De Gumri à Erevan, les rues sont bloquées, la vie économique paralysée… Après plusieurs semaines, le Premier ministre à la tête du pays depuis 11 ans jette l’éponge et donne sa démission. Le 8 mai, le Parlement contraint par la rue, désigne Nikol Pachinian pour diriger le pays.

Autour d’un Premier ministre charismatique, des membres de la société civile, peu expérimentés en politique….

Suren Papikyan a 32 ans. Il était professeur d’histoire à l’université quand il a rejoint Pachinian pour fonder le parti du Contrat Civil.

"On se préparait au fait qu’un jour les enseignants allaient devoir devenir ministre, vice-ministre ou gouverneur de région. Notre équipe politique était mûre", explique Suren Papikyan, aujourd'hui ministre de l'Administration et du développement territorial.
 

J’apprends constamment. Et chaque jour mes idées, ma vision pour une gouvernance efficace de l’Arménie progressent.

Suren Papikyan, ministre arménien

Lutte contre la corruption

Pour le nouveau gouvernement, la lutte contre la corruption est une priorité. Une étape indispensable pour tourner la page…
 

Il y avait beaucoup de problèmes dans le pays, de chômage, de pauvreté, maintenant j’espère que tout ça va être en avant et à l’avenir nous aurons le pays de nos rêves.

 Inna Melkumian

Mais les anciens députés restent accrochés à leur siège. La semaine dernière, Nikol Pachinian menace de démissionner si le parlement n’accepte pas d’organiser des législatives anticipées. Il rappelle ses partisans dans la rue. 

En quelques minutes, des dizaines de milliers de personnes rallient l’Assemblée et bloquent tous les accès. La Révolution n’est pas encore terminée…