Fil d'Ariane
Le suspect de l'attaque à Levallois-Perret a été interpellé par les Brigades de recherche et d'intervention (BRI) de Lille et de Rouen sur l'A16 dans le Pas-de-Calais, quelques heures après avoir blessé six soldats de l'opération Sentinelle.
Cet Algérien de 36 ans a été blessé de cinq balles lors de son interpellation et "n'est pas encore audible", a déclaré la source policière. L'homme, qui n'est pas fiché S ("sûreté de l'Etat"), compte comme seul délit une infraction à la législation sur les étrangers, de même source. Il est actuellement en situation régulière.
Son état de santé ne permettant pas qu'il soit entendu par les policiers, sa garde à vue avait été rapidement levée mercredi. Elle reprendra si les médecins jugent son état compatible avec cette mesure.
Les enquêteurs ont découvert l'identité de l'agresseur présumé lors de son interpellation "musclée", après plusieurs heures de fuite au volant de sa BMW de location, repérée "grâce à des renseignements humains et des vidéos", selon la source policière.
La police s'attache désormais à "exploiter les éléments" découverts lors des perquisitions effectuées mercredi à son domicile de Bezons (Val d'Oise) et dans "d'autres points".
Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête, ouverte notamment pour "tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste".
Cette sixième attaque contre des soldats de Sentinelle a relancé le débat sur l'opération, qui mobilise 7.000 soldats en permanence en France depuis les attentats jihadistes de 2015. Le 14 juillet, Emmanuel Macron a annoncé que le dispositif allait être revu "en profondeur".
Des voix s'élèvent parmi les députés de l'opposition : Daniel Fasquelle (Les Républicains) a appelé à "remettre à plat" le dispositif Sentinelle, dénonçant les coupes budgétaires alors que "la menace terroriste n'a jamais été aussi forte". La députée de La France insoumise Clémentine Autain a estimé que le dispositif Sentinelle n'était "pas l'opération la plus opportune", car "la plupart des interventions vise à se protéger soi-même". Florian Philippot, vice-président du Front National, a appelé jeudi à "annuler la baisse du budget de l'armée".
"Il faut repenser le dispositif" de l'opération Sentinelle à plus long terme et "développer davantage la sécurité privée armée", estime pour sa part le président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, Thibault de Montbrial, dans un entretien au Figaro publié jeudi.
Des propositions de réforme de Sentinelle devraient être présentées en septembre, a annoncé en août la ministre des Armées Florence Parly.