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Attaques chimiques en Syrie : retour sur un massacre

Depuis le début du conflit en Syrie, les camps en présence ont été accusés d'avoir eu recours à des armes chimiques. Retour sur les principales attaques au gaz toxique en images.

Le 23 juillet 2012, le régime syrien reconnaît pour la première fois posséder des armes chimiques et menace de les utiliser en cas d'intervention militaire occidentale mais pas contre sa population.
Le 20 août, Barack Obama affirme qu'avoir recours à de telles armes ou même les déplacer reviendrait à franchir une "ligne rouge". 

  • Attaque au gaz sarin près de Damas   

Le 21 août 2013, attaque des forces du régime dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, en périphérie de Damas, des secteurs aux mains des rebelles. L'opposition accuse le régime d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques. Le régime dément.
Fin août, les Etats-Unis affirment avoir la "forte certitude" que le régime est responsable de l'attaque qui a fait selon eux au moins 1.429 morts, dont 426 enfants.
Le 16 septembre, l'ONU publie un rapport de ses experts qui ont enquêté sur l'attaque, selon lequel des "preuves flagrantes" de l'utilisation de gaz sarin ont été trouvées.
Mais deux jours auparavant, la signature d'un accord américano-russe à Genève sur le démantèlement de l'arsenal chimique de la Syrie a repoussé la perspective de frappes envisagées notamment par Washington et Paris pour "punir" M. Assad.

  • Attaques au chlore                 

Le 10 septembre 2014, les enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) confirment que le chlore a été utilisé en tant qu'arme chimique de manière "systématique et répétée" à Kafr Zeta (province de Hama, centre), Al-Tamana et Tal Minnis (province d'Idleb, nord). Selon Human Rights Watch, ces attaques perpétrées en avril 2014 contre ces villages aux mains des rebelles sont le fait du régime.
Fin août, une commission d'enquête de l'ONU avait accusé les autorités syriennes d'avoir utilisé des armes chimiques, "probablement du chlore", à huit occasions dans l'ouest du pays.
Washington, Londres et Paris accusent l'armée syrienne d'avoir mené depuis 16 mois des attaques au gaz de chlore. Mais pour la Russie, alliée de Damas, il n'existe pas de preuve irréfutable de la culpabilité du régime.              

  • Nouveaux soupçons                            

Le 2 août 2016, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état de 24 cas de suffocation dans la ville rebelle de Saraqeb, à 50 km au sud d'Alep.
Le 12 août, Paris se dit "préoccupée par les informations faisant état" d'une attaque chimique à Alep le 10 août, qui aurait fait 4 morts et des dizaines de blessés.               

  • L'ONU accuse Damas et l'EI                         

Le 21 octobre 2016, le Conseil de sécurité reçoit un rapport confidentiel concluant que l'armée syrienne a mené une attaque à l'arme chimique, sans doute du chlore, à Qmenas (province d'Idleb, nord-ouest), le 16 mars 2015.
Dans un précédent rapport, la commission d'enquête, baptisée Joint Investigative Mechanism (JIM), avait conclu que des hélicoptères militaires avaient répandu du gaz de chlore sur au moins deux localités de la province d'Idleb, à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmine le 16 mars 2015. Au total, sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime et une à l'EI, au gaz moutarde à Marea (province d'Alep, nord) le 21 août 2015.

  • Veto russo-chinois                             

Le 28 février 2017, la Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution de l'ONU qui prévoyait des sanctions contre la Syrie pour son utilisation d'armes chimiques.
Début mars, l'OIAC indique enquêter sur huit attaques présumées au gaz toxique commises depuis le début de l'année en Syrie.               

  • Attaque chimique, le régime pointé du doigt      
Mardi 4 avril 2017, au moins 86 personnes ont été tuées et quelque 170 blessées dans une attaque chimique présumée sur la ville rebelle de Khan Cheikhoun (province d'Idleb, nord-ouest). L'opposition accuse le régime d'avoir utilisé des "obus contenant du gaz chimique".
L'hôpital traitant les blessés est bombardé, provoquant d'importantes destructions et la fuite précipitée de médecins. L'attaque provoque l'indignation de nombreuses capitales qui mettent en cause le régime de Bachar al-Assad. Une source de sécurité syrienne dénonce une "calomnie".