Si les Tsarnaev ont connu un itinéraire fait de déracinements successifs, Djokhar et Tamerlan offrent tous les signes extérieurs de l’intégration. Avant même leur arrivée aux Etats-Unis, ils ne manquent pas d’argent : au Daguestan, les enfants sont scolarisés dans l’une des meilleures écoles de Makhatchkala, l’école numéro 1, non pas dans les ghettos tchétchènes de Khassaviourt, la ville où se sont massés les réfugiés tchétchènes. Aux Etats-Unis, ils sont admis dans des universités prestigieuses, s’illustrent par leurs exploits sportifs, sont présents sur les réseaux sociaux… Ils semblent au diapason de la société américaine de la performance et de la visibilité. Et pourtant "Je n’ai pas d’amis américains, mais seulement d’origine ex-soviétique," écrivait Tamerlan dans son blog, qui a aussi perdu son "meilleur ami" lors d’un triple meurtre non résolu, en 2011, selon le quotidien anglophone
Daily News. Comment expliquer ces crimes ? demandait au lendemain de l'attentat un journaliste américain à
Ruslan Tarni, l’oncle des jeunes gens. “La haine de ceux qui ont réussi à faire leur vie ici, répondait-il. Tamerlan était un loser. Tout ce qui a à voir avec la religion, avec l’Islam, c’est du mensonge." Le même Ruslan Tsarni admet s’être éloigné de son neveu, qu’il disait sous l’influence d’un Arménien récemment converti à l’islam radical. “Il semble que Tamerlan soit venu à l'Islam très tard, ce qui est dangereux, explique
Mairbek Vatchagaev, journaliste et spécialiste d’histoire tchétchène. Car des jeunes-là cherchent la vérité sur l'Internet, où la porte est ouverte à toutes les erreurs."