Kaboul a commencé à enterrer ses morts après le pire attentat à avoir frappé la capitale afghane depuis 2001. Plus de 90 personnes sont mortes mercredi 31 mai au matin dans un attentat au camion piégé dans le quartier des ambassades, en pleine heure de pointe.
Le mois sacré vient à peine de démarrer, le vendredi 26 mai 2017, que le sang coule déjà à flot en Afghanistan.
Après la cinquantaine de morts samedi 27 mai dans différents attentats et attaques de Talibans à travers le pays, un gigantesque attentat a frappé ce mercredi matin le quartier diplomatique de Kaboul, le pire jamais survenu dans la capitale afghane depuis la chute des Talibans en 2001.
Un camion-citerne bourré d'explosifs a détoné à proximité de l'ambassade allemande, vers 8h25, en pleine heure d'affluence, creusant un cratère de quatre mètres de profondeur et laissant un spectacle de désolation.
Impossible pour l'heure de chiffrer exactement le bilan mais il serait colossal.
Plus de 85 morts et plus de 400 blessés, dont la plupart des civils, selon Tolo TV, une chaîne de télévision privée afghane, qui a elle-même perdu un technicien dans cette explosion.
Les forces de sécurité afghanes évitent un carnage encore plus conséquent
Cette même chaîne explique via son site internet citant la
Resolute Support (la
Mission de Soutien déterminée de l'OTAN, une mission d'assistance à la lutte anti-terroriste composée de plus de 13 000 hommes, qui a remplacé la FIAS, la Force Internationale d'Assistance et de Sécurité en janvier 2015, NDLR) que l'attentat aurait pu faire encore plus de victimes et de dégâts si le camion transportant des explosifs à l'origine de cette attaque n'avait pas été arrêté à l'entrée de la Zone Verte de Kaboul (qui abrite des ambassades et d’importantes agences de sécurité) par les forces de sécurité afghanes.
Un communiqué de la
RS de l'OTAN a salué la
"vigilance et le courage des forces de sécurité afghanes qui ont évité au véhicule piégé d'entrer dans la Zone Verte, mais l'explosion a causé des victimes dans les environs". Pas encore de revendication
On ne savait pas encore mercredi la cible précise de cette attaque ni son commanditaire.
Le président afghan, Ashraf Ghani, a condamné une
"attaque lâche" a rapporté la chaîne britannique BBC qui a perdu un chauffeur dans l'explosion.
Sur le compte twitter de la présidence afghane, où il exprime ses
"condoléances aux familles des martyrs", le président Ghani qualifie cette attaque de
"crimes terroristes contre l'humanité".
Les Talibans quant à eux, ont rejeté toute responsabilité dans cette attaque selon la chaîne afghane Tolo TV.
La puissance de l'explosion était telle que des nuages de fumée noire ont été vus s'élever autour du palais présidentiel et des ambassades étrangères, notamment l'ambassade d'Allemagne dont le gardien a péri.
Située à 200 mètres de l'impact, l'ambassade de France a subi des dégâts matériels importants dans l'attentat mais aucune victime française n'est à déplorer à ce stade, a annoncé le porte-parole du Quai d'Orsay.
Les ambassades britannique et canadienne ont également été touchées.
Les vitres de l'agence consulaire suisse, située à un kilomètre de l'explosion, ont vibré. Un employé joint par téléphone a évoqué
"une explosion plus puissante qu'à l'accoutumée". Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque dans l'immédiat.
L'explosion intervient peu après l'annonce fin avril par les Talibans du début de leur
"offensive de printemps".
Réactions internationales
Les réactions ont afflué dans le monde à la suite de cet attentat.
A Paris, la Tour Eiffel a été éteinte dans la nuit en solidarité et en hommage aux victimes de l'attaque de Kaboul.
Depuis les Etats-Unis, Donald Trump a appelé son homologue afghan, Ashraf Ghani, pour lui transmettre ses condoléances.
Le président américain est sous pression pour l'envoi de renforts militaires en Afghanistan, tant les forces de sécurité afghanes sont à la peine depuis le départ du gros des troupes de l'OTAN en 2014.
Une décision américaine doit être rendue dans les prochaines semaines.
La dernière position connue de Donald Trump sur la question est celle de retirer les troupes américaines.