Fil d'Ariane
Le groupe Etat islamique a revendiqué les attentats perpétrés, dimanche 21 avril, au Sri Lanka sans apporter de preuves. "Les auteurs des attaques ayant visé des ressortissants des pays de la Coalition (anti EI) et les chrétiens au Sri Lanka avant-hier sont des combattants de l'EI", a annoncé le groupe djihadiste par le biais de son agence de propagande Amaq.
Huit explosions ont touché des hôtels de luxe et des églises en pleine messe de Pâques, faisant au moins 320 morts et 500 blessés.
Ce mardi matin, les autorités sri lankaises assuraient que ces attentats avaient été perpétrés en représailles de l'attaque contre des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande.
La veille, le porte-parole du gouvernement Rajitha Senaratne annonçait que ces attaques avaient été perpétrées par un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ). L'enquête toujours en cours devait élucider d'éventuels liens de l'organisation avec des groupes étrangers.
A lire aussi :
- Syrie : le groupe Etat islamique a-t-il vraiment été éradiqué ?
- Daech est-il en voie d'expansion en Afrique ?
Il y a dix jours, les services de police étaient déjà alertés sur de possibles attentats du NJT contre des églises et l'ambassade d'Inde à Colombo.
87 détonateurs ont aussi été retrouvés, lundi 21 avril, dans une gare de bus de la capitale. Cette gare routière se trouve à mi-chemin des hôtels et de l'église frappés la veille par les attentats.
Vingt-quatre personnes ont été arrêtées par les autorités sans qu'aucune précision ne soit donnée sur leurs identités. Un couvre-feu est entré en vigueur pour une durée indéterminée dans tout le pays. L'état d'urgence a été décrété et a pris effet à partir de minuit ce lundi.
Dans la capitale, trois hôtels haut de gamme en front de mer ont notamment été touchés ainsi que l'église Saint-Antoine de Colombo. Des bombes ont aussi explosé dans l'église saint-Sébastien à Negombo, au nord de la capitale ; et dans une autre église à Batticaloa, sur la côte orientale.
"Attentat contre notre église, s'il vous plaît, venez nous aider si des membres de votre famille s'y trouvent", peut-on lire dans un message en anglais posté sur le compte Facebook de l'église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, à Negombo.
De source officielle citée par l'AFP, les réseaux sociaux ont été bloqués contre les "fausses informations".
Jean-Charles Toussaint, un Français résidant à Colombo depuis cinq ans, "ne s'attendait pas à ces attaques". Pour lui, "le pays était en train de se reconstruire" et les relations inter-communautaires étaient apaisées.
Le Sri Lanka est un pays à majorité bouddhiste alors que les catholiques sont estimés à 1,2 million sur une population totale de 21 millions d'habitants. Le pays compte environ 70% de bouddhistes, 12% d'hindouistes, 10% de musulmans et 7% de chrétiens.
Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise. Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu'ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l'armée sri lankaise contre les Tamouls, pendant la guerre civile qui a pris fin en 2009.
>> À lire : Attentats au Sri Lanka : l'Église catholique, une communauté influente prise pour cible
Le pape François a réagi à ces attaques en ce jour de Pâques, et s'est dit proche de "toutes les victimes d'une si cruelle violence". "J'ai appris avec tristesse la nouvelle des graves attentats, qui précisément aujourd'hui, jour de Pâques, ont porté deuil et douleur dans plusieurs églises et autres lieux de réunion au Sri Lanka", a-t-il déclaré depuis la loggia du Vatican devant une foule de 70 000 personnes, juste après la traditionnelle bénédiction Urbi et orbi (à la ville de Rome et au reste du monde).
Deux décennies après Jean Paul II, le pape François avait effectué une visite dans l'île en janvier 2015 au cours de laquelle il avait célébré une messe devant un million de participants à Colombo. La police de la capitale, donnant le chiffre d'un million, avait estimé qu'il s'agissait de la foule la plus importante rassemblée lors d'une manifestation publique. Le Vatican avait parlé pour sa part de plus de 500 000 personnes.
Dans son sermon, le pape avait insisté sur la liberté de croire sans contrainte dans un pays blessé par les tensions ethniques et interreligieuses. Avant son élection en mars 2013, le cardinal sri-lankais Malcolm Ranjith avait été cité comme un candidat possible au pontificat.
Profonde tristesse après les attaques terroristes contre des églises et des hôtels au Sri Lanka. Nous condamnons fermement ces actes odieux. Toute notre solidarité avec le peuple sri lankais et nos pensées pour tous les proches des victimes en ce jour de Pâques.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 21 avril 2019
138 people have been killed in Sri Lanka, with more that 600 badly injured, in a terrorist attack on churches and hotels. The United States offers heartfelt condolences to the great people of Sri Lanka. We stand ready to help!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 avril 2019
Vladimir Putin expressed condolences to Sri Lanka President Maithripala Sirisena in connection with tragic consequences of terrorist acts
— President of Russia (@KremlinRussia_E) 21 avril 2019
Vreselijke berichten uit Sri Lanka over bloedige aanslagen op hotels en kerken op deze Eerste Paasdag. @MinBZ volgt situatie op de voet en zoekt uit of er Nederlanders bij betrokken zijn. Gedachten zijn bij de slachtoffers en nabestaanden.
— Mark Rutte (@MinPres) 21 avril 2019