Fil d'Ariane
Plusieurs attaques à Paris et dans le secteur du Stade de France au nord de la ville, dont une prise d'otages dans la salle de spectacle du Bataclan dans le centre de la capitale, ont fait au total plus d'une centaine de morts ce vendredi soir, dix mois après les attentats de janvier.
La majorité des victimes est décédée lors de la prise d'otage au Bataclan. Un bilan provisoire, diffusé par la mairie et le procureur de Paris, fait état d'au moins 120 morts.
Selon les informations de L'Express, cinq terroristes présumés ont été tués et des assaillants pourraient être toujours en fuite.
Les assaillants de la salle de spectacle Le Bataclan à Paris vendredi soir ont tiré en plein dans la foule en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"), a rapporté un témoin de la scène interrogé sur la radio France Info. "Avec ma mère on a réussi à s'enfuir du Bataclan (...), on a évité les coups de feu, il y avait plein de gens partout par terre", a raconté le jeune homme, prénommé Louis selon la radio. "Des mecs sont arrivés, ils ont commencé à tirer au niveau de l'entrée", a-t-il poursuivi. "Ils ont tiré en plein dans la foule en criant 'Allah Akbar', avec des fusils à pompe je crois".
Un conseil de défense extraordinaire aura lieu samedi, et le parquet antiterroriste français s'est saisi de l'enquête.
"La guerre en plein Paris" titre Le Figaro tandis que Libération évoque des "carnages à Paris", à l'unission des quotidiens régionaux : "Carnages en plein Paris" (L'Ardennais), "Le carnage" (La Dépêche du midi), "Paris en sang" (La Charente libre), "Nuit sanglante dans les rues de Paris" (Le Courrier picard), "L'horreur" (Nice-Matin).
"Cette fois, c'est la guerre", renchérit Le Parisien/Aujourd'hui en France.
"L'horreur" titre sur fond noir le quotidien sportif L'Equipe alors qu'une partie des attaques ont touché le stade de France où se déroulait le match amical de football France-Allemagne.
"La colère et le dégoût: voilà ce qu'inspirent les assassins qui, hier, ont frappé dans Paris avec la lâcheté habituelle des terroristes", écrit Jean-Marie Montali dans l'éditorial du Parisien.
Du Parisien à l'Equipe en passant par Les Echos, les sites internet des quotidiens ont relaté les développements d'une soirée d'"horreur" selon les propres termes du président François Hollande.
"La barbarie terroriste a franchi une étape historique", écrit le directeur de Libération Laurent Joffrin dans son éditorial.
Onze mois après les attentats de janvier, "le terrorisme a tué à nouveau. A grande échelle. Aveuglément. Sans pitié", souligne Michel Klekowicki dans Le Républicain lorrain.
"En quelques minutes; la capitale a été transformée en un lieu où la mort pouvait surgir en plusieurs endroits, de n'importe où", commente Dominique Jung dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace.
- 'Nous sommes Paris' -
"Paris attaqué. Paris pour cible. Paris une nouvelle fois meurtrie - et de quelle sanglante, terrifiante, oppressante manière !", commente Jean-Claude Souléry dans La Dépêche du midi, ajoutant que "l'état d'urgence résonne déjà comme un signal de guerre".
Les victimes des attentats de vendredi "sont le témoin terrible et insupportable d'une guerre mondiale dont la France devient contre son gré un des champs de bataille principaux", estime Dominique Garraud de La Charente libre.
Pour Philippe Marcacci de l'Est républicain, "la menace terroriste a désormais fait souche sur le sol français. De fait, elle nous installe en un état de guerre permanent".
"La France est en guerre", insiste en effet Bruno Dive dans Sud-Ouest et "pour l'heure, il faut faire corps".
Le mot d'ordre d'unité est relayé dans toute la presse. "Au nom des vrais martyrs d'hier, les victimes innocentes, et au nom de la République, la France saura rester unie et faire front", insiste Jean-Marie Montali dans Le Parisien.
"Nous étions Charlie, nous sommes Paris !" s'exclame Jean-Marcel Bouguereau dans le République des Pyrénées.
"Nous saurons faire face" promet François Régis Hutin dans son éditorial du quotidien Ouest-France.