La loi qui bannit la distribution de sacs en plastiques non biodégradables est entrée en vigueur mercredi 27 juin. Les autorités devraient commencer à dresser les premières amendes dans les jours qui viennent.
A Cotonou, certains quartiers sont en effet envahis par les ordures et les sachets plastiques. Un désastre pour l’environnement, accélérateur du risque d'inondations et un poison pour la santé des populations. Certains en un font un combat. Dans le quartier de Vossa Kpodji, en périphérie de Cotonou, personne ne peut, en théorie, vendre ni acheter de terrain ca la zone est inondable. Pourtant, les constructions fleurissent. De présumés propriétaires profitent de gens en situation d’extrême précarité. Des pluies torrentielles auraient déjà fait fuir beaucoup d’habitants, selon ce pêcheur qui vit ici depuis plus de 30 ans. " Les gens étaient plus nombreux avant. C’était comme une ville ici. Mais à cause des inondations, beaucoup ont vendu leurs parcelles pour partir ailleurs. "
Un quartier bientôt piégé par les eaux
A moins d’un kilomètre du lac, les autorités ont fait aménager un canal, censé favoriser la circulation des eaux fluviales, pour réduire le risque d’inondation. Seul problème : plus rien ne fonctionne normalement. Du coup, Vossa Kpodji risque d’être pris au piège des eaux. Le docteur Enagnon Brice Sohou est spécialiste des risques naturels : "le système des canalisations est bloqué là. Tout l'eau qui vient de la ville se déverse à côté/ Les déchets s'accumulent et empêchent l'eau de circuler." La bataille contre les déchets plastiques c’est Sandra Idossou qui la mène avec sa brigade verte de bénévoles. Elle est à l’origine de la campagne virale #SachetHeloue. "C'est vrai que les inondations ne sont pas causées que par les sachets plastiques mais ils y sont pour quelque chose. Il faut adopter de nouveaux comportements plus responsables." Depuis 10 mois ces défenseurs de l’environnement partent à l’assaut de Cotonou, quartier par quartier. Ici, ni les maisons, construites sur le lit d’écoulement de l’eau ni le système de canalisations, quand il existe ne sont adaptés à cette zone marécageuse. L’incivisme accentue les dégâts. La sensibilisation se fait auprès des vendeuses. Celle-ci remplace déjà le plastique par du papier. A présent Sandra lui propose de revenir à l’emballage traditionnel, une solution rentable et écologique. Une vingtaine de promoteurs offrent d’autres alternatives depuis l’interdiction le 27 juin, du sachet plastique non biodégradable. L’autre priorité écologique, c’est la gestion des eaux usées, le Bénin accusant un gros retard.