Au Brésil, le président Michel Temer se targue d'avoir remis la machine économique en route. Depuis l'été 2017, le pays est effectivement sorti de la pire récession de son histoire. Pourtant, la pauvreté s'envole. Beaucoup de Brésiliens doivent compter sur des associations pour s'en sortir.
Au Brésil, pendant plus de dix ans, jusqu'en 2014, le taux de pauvreté n'avait cessé de régresser. Il était tombé cette année-là à 8,4%. Après deux années d'une intense récession, le chiffre est remonté à 11,2% selon le Centre des politiques sociales de la Fondation Getulio-Vargas.
Dépenses publiques gelées jusqu'en 2036
Le taux de chômage, lui, a doublé en trois ans. Les plus démunis ont été les premières victimes de la sévère cure d'austérité imposée, d'abord, par l'ancienne dirigeante Dilma Rousseff, puis accentuée par son successeur. Les deux présidents ont notamment coupé sévèrement dans les dépenses sociales. Dépenses qui ne pourront pas être rétablies car, désormais, la hausse des dépenses publiques est interdite par un amendement constitutionnel voté en décembre 2016. Et ce, jusqu'en 2036.
Le système creuse les inégalités
Dans un rapport récent, la Banque Mondiale a montré par ailleurs les défaillances du système de redistribution au Brésil. Pour l'institution, les politiques publiques ont tendance à creuser les inégalités. Avant d'entreprendre une réforme du sytème de retraite, il y a quelques jours, le ministre du Budget, Dyogo Oliveira, reconnaissait que "le régime actuel des retraites transfère les revenus des plus pauvres vers les plus riches".
Inégalités raciales
A ce constat social, s'ajoute un autre signal alarmant : les inégalités raciales. Le très officiel Instut Brésilien de Géographie et de Statistiques estime que les plus riches Brésiliens (10% de la population) sont constitués à 70% de blancs. A l'inverse, d'après ce rapport, les 10% les plus pauvres ont la peau noire dans 74% des cas.