Quelques jours après avoir sinistré les Philippines, le typhon Haiyan a atteint le Vietnam lundi matin, où plus de 600 000 personnes avaient été évacuées préventivement. Trois personnes sont portées disparues selon les secours, et cinq autres personnes sont décédées pendant les préparatifs à l'approche du typhon, selon les médias officiels.
Des dizaines de milliers de personnes des régions côtières avaient été priées de se réfugier à l'intérieur des terres. Toutes les écoles doivent rester fermées lundi et des renforts de police sont déployées pour détourner les circulation routière dans les zones inondées.
Pour autant, si le typhon a déraciné de très nombreux arbres et arraché les toitures de plusieurs centaines de maisons sur son passage, il n'a pas causé la même désolation qu'aux Philippines. En cause : son affaiblissement. Les vents ne soufflaient plus qu'à 120 km/h, contre plus de 300 km/h quelques heures auparavant. D'après le gouvernement, la plupart des 200 000 personnes évacuées dans les provinces du centre ont pur enjoindre leur domicile après un changement de trajectoire du typhon.
Alors, les autorités vietnamiennes se concentrent également sur la situation aux Philippines. Une aide d'urgence de 100 000 dollars a été débloquée pour aider les victimes dans l'archipel.
Désastre philippin
Car aux Philippines, les secours s'organisent pour venir en aide aux milliers de sans-abris. Les autorités évoquent depuis samedi 9 novembre en fin de journée plus de 10 000 morts et 2 000 disparus. Un bilan qui ferait de ce typhon la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l'histoire récente du pays. Les îles de Leyte et de Samar, au centre de l'archipel sont les plus touchées, mais plusieurs provinces ont été traversées par la tempête, sur un front de 600 km, et de nombreuses localités restent coupées du monde ce dimanche. L'inquiétude est particulièrement vive concernant le sort des 40 000 habitants de Guiuan, sur Samar, point d'entrée du typhon dans ce pays vendredi. Aucun contact n'a pu être établi.
Maisons rasées, pylônes électriques arrachés, voitures renversées et survivants hébétés dans les rues: après le passage de Haiyan, accompagné de vagues de plusieurs mètres et de vents atteignant des pointes à 315 km/h, le paysage évoque pour certains les destructions causées par le tsunami en Asie en décembre 2004. A Tacloban, une ville côtière de Leyte parmi les plus touchées, on signale des pillages de nourriture : les sinistrés sont affamés et les autorités dépassées. Un convoi d'aide de la Croix-Rouge a également été pillé à proximité de la ville. 300 policiers et soldats doivent être envoyés en renfort pour tenter de rétablir l'ordre, selon le président des Philippines, Benigno Aquino.
Les populations sinistrées manquent essentiellement d'eau potable, de médicaments et de soins pour les blessés.