États-Unis, en dépit de l'élection de Joe Biden. Après sa prise de fonction, le nouveau président démocrate s'est empressé de supprimer certaines législations anti-LGBT votées durant le mandat de son prédécesseur. Mais en parallèle, de nombreux États dirigés par des membres du parti républicain ont adoptés des mesures restrictives, en particulier pour les enfants transgenres.
Aux États-Unis, un certain nombre d'avancées ont été obtenues par les militantes et militants de la cause transgenre ces derniers mois. Ils avaient en particulier décroché une nette victoire en juin 2020, lorsque la Cour Suprême fédérale, à majorité conservatrice, avait validé définitivement l'interdiction pour un employeur de licencier un salarié sur des critères d'orientation ou d'identité sexuelle. Plus récemment, l'administration Biden s'est retirée d'un procès dans le Connecticut qui cherchait à empêcher à des élèves transgenres de participer aux équipes féminines dans les lycées.
Plus symbolique encore, cinq jours seulement après son investiture, le 25 janvier 2021, le nouveau président américain a de nouveau autorisé les personnes transgenres à servir dans l'armée américaine. Donald Trump avait interdit leur incorporation militaire sous prétexte de "coûts médicaux" trop importants, selon ses publications Twitter de 2017.
Mais comme souvent, des avancées dans le domaine sociétal sont suivies de régressions, sous la pression des conservateurs et notamment des partisans de Donald Trump. Aux États-Unis, on appelle ce phénomène le "backlash" qu'on peut traduire par "retour de manivelle".
Depuis le début de l'année, les législateurs de nombreux États à majorité républicaine ont choisi par exemple de barrer l'accès à certaines activités sportives à l'école pour des personnes transgenres ou d'autoriser leur discrimination pour motif religieux, ou encore de compliquer la modification de leurs papiers d'identité.
Le 22 février dernier, par exemple, le sénateur de l'Arkansas Alan Clark a proposé une loi empêchant les médecins de réassigner le sexe d'un mineur et qui interdit d'utiliser les fonds de l'État pour apporter des soins dans ce domaine.
Le même type de projet de loi est à l'étude au parlement du Texas, de Géorgie ou du Kentucky. En Alabama, une nouvelle loi ferait planer la menace de 10 ans de prison et 15 000 dollars d'amende contre les professionnels de santé qui apporteraient un traitement d'affirmation du genre (bloqueurs de puberté ou thérapie hormonale) aux mineurs de moins de 19 ans.
Le domaine sportif semble être le plus porteur pour les opposants aux droits des personnes transgenres.
En Floride, une loi étudiée en première lecture au Sénat prévoit d'obliger les institutions scolaires à nommer leurs équipes de sport "garçons/filles ou mixtes". Elle empêchera aussi des étudiants dont le sexe biologique est masculin de concourir dans une équipe féminine, même si leur identité de genre est différente. L'auteure du projet, la sénatrice républicaine, Kelli Stargel, estime qu'il s'agit de laisser aux "femmes athlètes l'opportunité de démontrer leurs capacités sportives". Pour elle, les filles transgenres sont naturellement plus rapides ou plus fortes, parce qu'elles sont nées garçons.
Le même type de loi est est en passe d'être promulguée par le gouverneur dans le Mississipi, après son approbation par les deux chambres du parlement. Les législateurs de l'Utah, du Montana et du Dakota du Nord ont également le même type de projet dans leurs cartons.