Depuis trois ans, la révolte des citoyens bahreïnis ne faiblit pas en dépit de toutes les arrestations et tortures subies par certains opposants. Selon la
Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), plus de 89 personnes ont été tuées depuis le début des contestations, en 2011, et l’ONG
Amnesty dénombre plus de 3 000 prisonniers politiques dans les geôles du royaume. Le combat de la population perdure, après s’être inscrit dans la vague révolutionnaire qui touchait alors la Tunisie et l'Égypte. Mais une transition démocratique, comme celle en court en
Tunisie, est encore loin. L’année 2014 pourrait-elle cependant marquer un tournant ? Signe encourageant : le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa, d’une ligne plus modérée, a sollicité, le 16 janvier dernier, une rencontre avec Ali Salman, le chef du principal parti d’opposition Al-Wefaq, pourtant dans le collimateur du régime. Ali Salman a, dernièrement, été interrogé au parquet pour "incitation à la haine confessionnelle". Et en septembre 2013, le numéro deux de ce groupe chiite, Khalil al-Marzouq, avait été arrêté pour "incitation à la violence". Serait-ce le point de départ d’un réel dialogue national plusieurs fois interrompu ? Le parti d’opposition Al-Wefaq a indiqué dans un communiqué que "la rencontre était particulièrement franche et très transparente". De bonne augure ? Cette démonstration du prince d’ouverture aux discussions avec l’opposition reflète les divisions qui se font jour au sein de la dynastie Al-Khalifa, mais ne révèle-t-elle pas aussi la crainte d’une forte mobilisation dans le royaume ce vendredi 14 février, pour les trois ans de révolte ? Ce vendredi de nouvelles manifestations ont lieu partout dans la capitale Manama et dans plusieurs villages chiites :