C'est la fin d'une querelle vieille de vingt-sept ans. La Macédoine va changer de nom. Son appellation était contestée, depuis un quart de siècle, par la Grèce voisine qui estimait qu'elle appartenait à son patrimoine historique. Un référendum doit encore avaliser la décision, mais le petit Etat né en 1991 devrait bientôt être désigné comme "République de Macédoine du nord".
Il aura fallu deux entretiens téléphoniques ces dernières quarante-huit heures entre Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, et son homologue macédonien Zoran Zaev pour conclure un marathon diplomatique lancé un an plus tôt.
En fait, une vieille querelle entre la Grèce et son voisin du nord, la Macédoine. Depuis vingt-sept ans, Athènes demande à Skopje de changer de nom. Ce mardi, les deux responsables ont annoncé un accord sur ce point.
Le nom est digne et géographiquement précis : la République de Macédoine du nord avec une traduction dans toutes les langues. Le nom sera destiné à une utilisation universelle et cela sera spécifié par des amendements à la Constitution.
Zoran Zaev, Premier ministre macédonien
Depuis l'indépendance de la Macédoine en 1991, Athènes appelait son voisin par l'acronyme ARYM pour dire "ancienne république yougoslave de Macédoine", en lui demandant de trouver un nouveau nom.
Cette négociation est essentielle pour Skopje car la Grèce bloquait toute tentative d'adhésion macédonienne à l'OTAN et l'Union européenne, lui demandant également d'inscrire son changement de nom dans sa Constitution, pour éviter toute confusion avec la Macédoine grecque. La région considérée comme la Macédoine historique par Athènes, la terre de naissance d'Alexandre le Grand.
L'accord que nous avons conclu pour la première fois, veille à ce que nos voisins du Nord n'aient pas et ne puissent jamais revendiquer à l'avenir une quelconque relation avec la culture grecque antique de Macédoine.
Alexis Tsipras, Premier ministre grec
Un accord salué par l'OTAN et l'Union européenne, qui devra désormais être soumis à référendum en Macédoine à l'automne prochain. Mais de part et d'autre, le débat interne pourrait être plus compliqué que l'accord bilatéral, car les oppositions nationalistes à ce nouveau nom persistent.