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Le 7 mars à Bamako, après l'attentat qui a fait 5 morts. Les deux suspects évoqués se sont avérés être des délinquants de droits communs, qui ne sont pas directement impliqués dans l'attentat.
Récit de Gregory Fontana
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Bamako : deux Européens et trois Maliens tués, trois Suisses parmi les blessés

Trois Suisses, dont une femme grièvement touchée, figurent parmi les huit blessés de l'attentat de Bamako. Attentat qui, selon un dernier bilan, a coûté la vie à trois Maliens et deux Européens.
 

Deux Européens, un Français et un Belge, et trois Maliens, dont un policier et un vigile, ont été abattus dans la nuit de vendredi à samedi dans une attaque contre un restaurant de Bamako. L'attentat aurait aussi fait neuf blessés, dont trois Suisses.

Les expatriés visés

Selon la police malienne, au moins un homme armé est entré peu après minuit heure locale dans le restaurant La Terrasse, situé rue Princesse à Bamako, dans le quartier de l'Hippodrome, très fréquenté par les expatriés. Il a immédiatement ouvert le feu. Un quotidien privé de Bamako, Le Combat, affirme sur son site Web qu'un homme et une femme ont tiré avec des armes de gros calibre, tandis qu'un troisième assaillant montait la garde à l'entrée du restaurant. Selon ce même quotidien, des témoins ont déclaré avoir vu les agresseurs s'échapper dans au moins deux véhicules, une Mercedes noire et une BMW. Des dizaines de policiers ont bouclé le secteur, et les rares témoins directs de l'événement refusaient de témoigner par peur de représailles.

"C'est une attaque terroriste, même si nous attendons des précisions", a déclaré un policier. Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) Mongi Hamdi a condamné une "attaque odieuse et lâche", précisant que parmi les blessés se trouvaient "deux experts internationaux travaillant avec le Service des Nations unies de lutte contre les mines (UNMAS) de la Minusma".

Un Français et un Belge parmi les morts

Selon des témoins, des pompiers ont sorti sur une civière le corps d'un Français tué dans l'établissement. Une probabilité vite confirmée par Paris  : "ll y a très vraisemblablement un Français, en cours d'identification, parmi les cinq victimes ayant trouvé la mort. Il n'y aurait pas de Français, en revanche, parmi les blessés, mais des vérifications sont en cours", indique le communiqué de la présidence. 

Dans une rue voisine du bar, le corps d'un policier malien et celui du gardien d'un domicile privé gisaient au sol, alors qu'un peu plus loin le corps d'un ressortissant belge était également visible. Il s'agissait de l’officier de la sécurité de la Délégation de l’Union européenne au Mali a indiqué Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne.

Trois Suisses, parmi lesquels une femme très grièvement touchée, sont au nombre des blessés.

Source hospitalière

Trois Suisses parmi les blessés

Deux militaires Suisses ont été blessés dans l'attentat survenu dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant de la capitale malienne Bamako. Hospitalisés, ils se trouvent dans un état "stable mais critique", a annoncé samedi l'armée suisse.
 
Tous deux étaient conscients et pouvaient parler lors de leur transfert à l'hôpital, selon le communiqué du Centre de compétences de l'Armée suisse pour les missions à l'étranger (SWISSINT). L'un d'entre eux est actif dans le secteur de la lutte contre les mines, l'autre dans la sécurisation des stocks d'armes et de munitions. Il s'agirait d'un Romand et d'un Alémanique. Un troisième militaire suisse se trouvait dans l'établissement au moment de l'attaque. Actuellement, cinq Suisses sont engagés au Mali.

Paris et Bruxelles dénoncent "avec la plus grande force le lâche attentat". François Hollande "va s'entretenir avec le président du Mali Ibrahim Boubakar Keïta pour lui témoigner sa sympathie, son amitié et lui offrir l'aide de la France". Ce samedi matin, le président malien s'est rendu sur les lieux, notre reporter, Matthieu Vendrely, y était: 
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Quelques heures après l'attentat du restaurant La Terrasse, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta se rendait sur place.

"Une ambiance lunaire"

Bamako continue à vivre normalement, dans son agitation habituelle, même si les Maliens restent en alerte. Dans la rue Princesse, en revanche, condamnée par la police, notre reporter à Bamako, Matthieu Vendrely, décrit une ambiance désolée. Ecoutez-le :

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En direct depuis Bamako, notre reporter Matthieu Vendrely raconte l'atmosphère dans la capitale du Mali en ce samedi 7 mars après l'attentat de la nuit dernière.

En proie à des rivalités ethniques et à une insurrection islamiste, le Mali tente de retrouver la stabilité et la paix depuis un coup d'Etat en 2012. Pendant plus de neuf mois, des jihadistes liés à Al-Qaïda ont contrôlé le nord du territoire, jusqu'à ce qu'une intervention militaire française les chasse en partie de la région - l'opération Serval, lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé, en août 2014, l'opération Barkhane, dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.

Des zones entières du nord du pays échappent encore au contrôle du pouvoir central, mais les attaques jihadistes, qui se multipliaient depuis l'été dernier, notamment contre les quelque 10 000 militaires et policiers de la Minuma, ont diminué d'intensité. Les forces françaises ont constaté récemment "une certaine retenue chez les GAT (groupes armés terroristes, NDLR), ils ne cherchent pas systématiquement à reprendre pied comme nous avions pu l'observer précédemment", déclarait jeudi le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Gilles Jaron.

L'attentat du 7 mars se produit au moment où la rébellion à dominante touareg est sous forte pression internationale, y compris de l'ONU, pour parapher d'ici la fin du mois un accord pour la paix, comme l'a déjà fait le gouvernement malien le 1er mars à Alger.