Bangladesh : l’armée investit les rues dans un contexte d’affrontements meurtriers

L’armée a été déployée au Bangladesh après une nouvelle journée d’affrontements entre les étudiants protestataires et la police, samedi 20 juillet. La Première ministre a annoncé annuler ses voyages à l’étranger.

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Affrontements

Des étudiants se heurtent à la police anti-émeute lors d'une manifestation contre un système de quotas pour les emplois gouvernementaux, à Dhaka, au Bangladesh, le jeudi 18 juillet 2024. 

AP Photo/Rajib Dhar
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L'armée était largement déployée, samedi 20 juillet, dans les villes du Bangladesh après une nouvelle journée d'affrontements meurtriers entre les étudiants protestataires et la police.

Les violences de cette semaine ont provoqué la mort d'au moins 105 personnes jusqu'à présent, selon un décompte de l'AFP établi auprès de sources hospitalières. Dans la journée de vendredi 19 juillet, 300 policiers auraient été blessés dans les affrontements.

Un couvre-feu gouvernemental est entré en vigueur à minuit dans la nuit de vendredi à samedi et le bureau de la Première ministre a demandé à l'armée de déployer des troupes, après que la police a de nouveau échoué à maîtriser les troubles. « Le gouvernement a décidé d'imposer un couvre-feu et de déployer l'armée pour aider les autorités civiles », a déclaré à l'AFP l'attaché de presse de Mme Hasina, Nayeemul Islam Khan.

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Les rues de la capitale Dacca étaient presque désertes à l'aube. Des troupes à pied et des véhicules blindés de transport de troupes ont commencé à patrouiller dans cette mégalopole tentaculaire de 20 millions d'habitants.

Annulation des visites diplomatiques

Les violences ont incité la Première ministre Sheikh Hasina à annuler ses visites à l'étranger. Mme Hasina devait quitter le pays, dimanche, pour une tournée diplomatique. Mais elle a renoncé à son projet après une semaine d'escalade de la violence.

« Elle a annulé ses visites en Espagne et au Brésil en raison de la situation actuelle », a déclaré Nayeemul Islam Khan à l'AFP samedi.

Manifestations

Des militants de la Fédération des étudiants démocrates progressistes crient des slogans lors d'un rassemblement de protestation en direction du consulat du Bangladesh à Kolkata, en Inde, le vendredi 19 juillet 2024, en solidarité avec la protestation contre le système de quotas dans la fonction publique au Bangladesh. 

AP Photo/Bikas Das

Les manifestations sont quasi quotidiennes depuis le début du mois de juillet. Elles visent à obtenir la fin des quotas d'embauche dans la fonction publique qui réservent plus de la moitié des postes à des groupes spécifiques, notamment aux enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan en 1971 et favorisent les proches du pouvoir. 

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De nombreuses voix affirment que le programme bénéficie aux enfants issus des groupes pro-gouvernementaux soutenant Mme Hasina qui dirige le pays depuis 2009 et a remporté sa quatrième élection consécutive en janvier après un vote sans véritable opposition.

Le gouvernement de Mme Hasina est accusé par les groupes de défense des droits de l'homme d'utiliser abusivement les institutions de l'Etat pour asseoir son emprise sur le pouvoir et éradiquer la dissidence, notamment par l'assassinat extrajudiciaire de militants de l'opposition.

Plus de la moitié des décès dus à un tir de la police

Les tirs de la police sont à l'origine de plus de la moitié des décès signalés depuis le début de la semaine, d'après les descriptions fournies à l'AFP par le personnel hospitalier. « L'augmentation du nombre de morts est une preuve choquante de l'intolérance absolue dont font preuve les autorités bangladaises à l'égard des protestations et de la dissidence », a déclaré Babu Ram Pant, d'Amnesty International, dans un communiqué.