La prise d'otage d'un restaurant à Dacca fait 20 morts parmi les clients. Ce sont essentiellement des étrangers. Six assaillants ont aussi été tués. L'organisation Etat Islamique a revendiqué l'attaque.
Mise à jour de 15h TU
-Le Bangladesh n'a toujours pas donné la liste des victimes mais d'ores et déjà :
- L'Italie a annoncé la mort de 9 ressortissants de ce pays, un dixième est porté disparu.
- L'Inde a confirmé la mort d'une étudiante de 19 ans.
- Le Japon a annoncé la mort de 7 ressortissants.
-Les survivants racontent que les preneurs d'otages avaient séparé les Bangladais des étrangers.
- Un officiel bangladais affirme que les victimes ont été tués à l'arme blanche
- Dans une intervention télévisée, la Première ministre Sheikh Hasina a affirmé que son gouvernement était "déterminé à éradiquer le terrorisme". "Quelle sorte de Musulmans sont ces gens ? Ils n'ont aucune religion" a-t-elle ajouté. Elle a annoncé deux jours de deuil national
- Outre les six assaillants tués, un septième preneur d'otages a été arrêté selon l'armée.
Les forces de sécurité du Bangladesh ont pris le contrôle samedi matin d'un restaurant de Dacca où des dizaines de personnes avaient été prises en otages vendredi soir, tuant six des assaillants. Mais le bilan est dramatique :
20 otages ont été tués, des étrangers, essentiellement des Italiens et des Japonais, a annoncé un haut responsable de l'armée.Au moins 13 otages dont trois étrangers ont été secourus par les commandos qui ont lancé l'assaut dans ce restaurant du quartier de Gulshan fréquenté par des diplomates et des expatriés.
Le restaurant a été sécurisé mais certains des assaillants pourraient être en fuite, a indiqué de son côté Tuhin Mohammad Masud, un haut responsable des forces antiterroristes du Rapid Action Battalion (RAB) à une chaîne de télévision indienne.
"Nous avons tué six des terroristes. Le lieu principal qu'ils occupaient a été sécurisé", a dit le responsable du RAB, dont les forces ont lancé l'assaut, à la chaine Times Now.
Un photographe de l'AFP sur place a entendu d'importants échanges de tirs quand les forces de sécurité ont pris d'assaut le restaurant, plus de dix heures après le début de la prise d'otages.
- 'Pas de volonté de négocier' -
"Il n'y a pas de volonté de négocier" chez les assaillants, avait déclaré alors l'ambassadeur italien à Dacca, Mario Palma. "C'est une mission suicide".
L'action a commencé dans la soirée de vendredi quand une dizaine d'individus armés ont investi le restaurant Holey Artisan Bakery de la capitale du Bangladesh.
Les assaillants ont fait irruption dans l'établissement vers 21h20 (15h20 GMT) en criant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), ouvrant le feu et faisant usage d'explosifs.
L'EI a rapidement revendiqué la fusillade et une prise d'"otages", a annoncé l'agence de presse Amaq, liée à l'organisation jihadiste. "Des commandos de l'Etat islamique attaquent un restaurant fréquenté par des étrangers dans la ville de Dacca, au Bangladesh", a affirmé Amaq dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux.
L'attaque a fait "plus de 20 morts de différentes nationalités", a affirmé Amaq qui a diffusé des photos montrant des corps baignant dans du sang, qui n'ont pu être authentifiées.
Le responsable du restaurant Sumon Reza a réussi à s’échapper en sautant du toit de l'établissement."J'étais sur le toit. Tout le bâtiment a tremblé lorsqu'ils ont déclenché des explosifs", a-t-il dit.
- 'Un moment horrible' -
Un cuisinier argentin du restaurant, Diego Rossini, qui a réussi à s'enfuir, a évoqué "un moment horrible" sur une chaîne de télévision argentine, C5N. "Je ne sais pas bien combien de personnes ils ont tuées", a déclaré ce cuisinier à une autre chaîne argentine, Todo Noticias.
"Ca a été un massacre, ils sont entrés en tirant", avait-il raconté auparavant dans une brève communication avec un ami se trouvant à Buenos Aires avant que l'internet ne soit coupé.
Un homme, "très nerveux", a supplié la police de "ne pas donner l'assaut, disant que dans ce cas les assaillants les tueront", a rapporté son neveu.
Des policiers lourdement armés ont bouclé le quartier dès que la fusillade a éclaté. La police a confirmé que deux de ses hommes avaient été tués et près de 20 blessés.
Cette prise d'otages intervient alors que le Bangladesh est frappé par une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses, imputés à des groupes jihadistes, qui a fait plus de 50 morts en trois ans.
Le gouvernement en attribue la responsabilité à la principale formation de l'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP), et à ses alliés islamistes.
Les autorités ont lancé le mois dernier à travers le pays une série d'opérations contre les groupes jihadistes locaux au cours de laquelle plus de 11.000 personnes ont été arrêtées.
Mais des groupes de défense des droits de l'Homme estiment que ces arrestations étaient souvent arbitraires ou qu'elles visaient en réalité à réduire au silence des opposants politiques.