Fil d'Ariane
LeBron James est devenu le meilleur marqueur de l'histoire de la NBA devant le légendaire Kareem Abdul-Jabbar, s'emparant du record individuel le plus prestigieux du basket américain.
Ses bras levés étaient autant ceux du soulagement que de la gloire. C'est un shoot réussi en se retournant, à la fin du troisième quart-temps contre Oklahoma City, qui a soudainement fait s'arrêter le match des Los Angeles Lakers comme le souffle des quelque 20.000 fans dans une Crypto.com Arena en fusion.
Aussi, une pause nécessaire, d'une vingtaine de minutes, s'imposait pour célébrer l'exploit, certes attendu mais enfin réalisé par la superstar de 38 ans, que les larmes ont rapidement envahi au moment où sa famille et ses proches sont venus partager l'instant d'émotion, immortalisé par les caméras et les téléphones portables.
"Merci à ma belle femme, ma fille, mes deux garçons, mes amis, ma mère, tous ceux qui ont fait partie de mon parcours durant ces vingt dernières années et plus", a réagi James.
Il n'a pas manqué de remercier "les fidèles des Lakers, uniques en (leur) genre". Sans oublier Kareem Abdul-Jabbar, venu transmettre en personne le flambeau: "être en présence d'une telle légende signifie beaucoup pour moi. C'est une grande leçon d'humilité, faites une ovation au capitaine, s'il vous plaît!".
Ce dernier avait mis la barre très, très haut -38.387 points- au soir du 5 avril 1989. L'inventeur du "sky hook", ce bras roulé signature qui fit tant de dégâts chez les défense adverses, avait établi son record au bout de 1.560 matches de saison régulière. James en aura lui eu besoin de 1.410.
"Ce record qui tenait depuis près de 40 ans... beaucoup de gens pensaient qu'il ne serait jamais battu. LeBron, tu es le meilleur marqueur de l'histoire de la NBA. Félicitations!", a clamé le patron de la ligue Adam Silver.
L'exploit est en effet immense, car ce trône de meilleur marqueur n'a changé qu'une fois de propriétaire depuis 1966, date à laquelle Wilt Chamberlain y avait pris place.
Pourtant, il y en eut des scoreurs impénitents qui se sont succédé depuis. Sans qu'aucun ne puisse tutoyer "KAJ", les Karl Malone (3e, 36.928 pts), Kobe Bryant (4e, 33.643 pts), Michael Jordan (5e, 32.292) ou encore Dirk Nowitzki (6e, 31.560).
Jusqu'à la fin du match, finalement perdu par les Lakers, les messages se sont enchaînés sur les écrans géants, du président américain Joe Biden saluant sa performance ou encore des enfants de l'école qu'il a fondée à Akron, sa ville natale.
James, très ému durant la cérémonie, n'en revenait toujours pas après le match d'être au sommet des meilleurs marqueurs. "C'est surréaliste parce que je ne m'en étais jamais fait un objectif, je veux juste avoir une longévité, être capable d'être le meilleur possible chaque soir", a-t-il réagi sur TNT.
On est encore loin de connaître à quelle hauteur le "King" va porter son record, tant il a encore de belles années devant lui. Au point d'entretenir un rêve de moins en moins secret, celui de jouer avec son fils aîné Bronny, qui pourra se présenter à la Draft en 2024.
Pour "LBJ", qui a d'ailleurs déjà affronté dix joueurs et leur père bien des années plus tôt, la barre symbolique des 40.000 points est très largement à portée de main, car il n'en est désormais plus qu'à une cinquantaine de matches. Ce qui devrait se produire dès la saison prochaine.
Reste la question qui brûle les lèvres: cet immense accomplissement fait-il de LeBron James le "GOAT" -le meilleur joueur de tous les temps- au détriment de Michael Jordan? Rien n'est moins sûr, ne serait-ce que parce que ce dernier a remporté les six finales qu'il a jouées avec les Bulls, alors que le premier n'en gagné "que" quatre sur dix.
Mais son énergie et son envie intactes lui font repousser les limites et pourraient, qui sait, faire pencher la balance de son côté. "Je sais que je peux jouer encore quelques années. Je suis toujours motivé pour essayer de remporter des titres, parce que je sens que je peux encore le faire. C'est mon état d'esprit", a-t-il assuré.