Fil d'Ariane
Deux personnes de nationalité suédoises ont été tuées par des coups de feu ce 16 octobre en début de soirée à Bruxelles. L'attaque a eu lieu à 5 km du stade du Heysel où devait se dérouler un match entre l'équipe de football nationale de la Suède et la Belgique. Un homme soupçonné d'être le tireur a été interpellé, mais est décédé.
Cordon de police près de la scène du crime à Bruxelles ce 16 octobre 2023. Capture d'écran vidéo
Deux ressortissants suédois sont morts à Bruxelles dans une attaque à l'arme à feu qualifiée de "lâche attentat" par le Premier ministre belge Alexander De Croo, et dont l'auteur, qui a fui en scooter, était activement recherché dans la nuit. Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme "se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l’État islamique", souligne le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, qui a été saisi de l'enquête. D'après les premiers éléments, l'assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu'un chauffeur de taxi, qui a été blessé mais est hors de danger.
Dans la vidéo de revendication, "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", précise un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse. La Suède, dont l'image s'était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d'alerte terroriste, estimant que la menace d'attentats "persistera pendant longtemps".
Dans une autre vidéo diffusée sur le site du journal flamand Het Laatste Nieuws, on voit le tireur portant un blouson orange fluo mettre à l'épaule une arme automatique et s'enfuir en scooter après son geste perpétré à proximité d'un immeuble. On entend au moins quatre coups de feu, selon ces mêmes images. D'après plusieurs médias belges, le suspect, Abdesalem L., est un homme de 45 ans d'origine tunisienne qui réside dans la commune bruxelloise de Schaerbeek. Le parquet fédéral indique qu'un suspect a été interpellé ce 17 octobre. L'interpellation a eu lieu dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, où un immeuble avait été perquisitionné dans la nuit. "La police a ouvert le feu", souligne ce porte-parole, Eric Van Duyse, sans préciser si le suspect était blessé. Il doit encore être formellement identifié. Le parquet fédéral annonce qu'il a été mortellement blessé lors de son interpellation.
Les faits se sont produits près de la Place Sainctelette, dans les quartiers nord de la capitale belge. L'équipe nationale de football suédoise devait jouer un match contre la Belgique au stade du Heysel situé à 5 km de la zone de l'attaque. Le match a été arrêté a annoncé l'UEFA.
Le match a été interrompu à la mi-temps, les joueurs suédois ne souhaitant pas reprendre le jeu après la pause, selon la chaîne francophone RTBF. Mais les quelque 35 000 spectateurs du stade Roi-Baudouin ont ensuite été retenus plus de deux heures par mesure de sécurité. L'enceinte a été évacuée progressivement, et les supporters suédois conduits sous escorte à l'aéroport pour regagner leur pays.
La police a été alertée peu après 19H00 (17H00 TU). Un périmètre de sécurité a été installé. Et le parquet fédéral, qui traite les dossiers de terrorisme, a été chargé de l'enquête. Le niveau de la menace terroriste a été relevé à quatre, considérée comme "très grave" (niveau maximal) lundi soir dans la région de Bruxelles. Le mot d'ordre est "de rester chez soi aussi longtemps que la menace n’est pas éradiquée".
Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s'est dit "dévasté" par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters suédois. Le Premier ministre Alexandre De Croo dénonce ce soir un "attentat" ayant ciblé des Suédois. Il a exprimé ses condoléances à son homologue suédois et incité les Bruxellois à la prudence.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dénonce "l'abject attentat".
Dans le contexte de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, la France est passée le 13 octobre en mode urgence attentat après l'assassinat d'un enseignant à coups de couteau. Le ministre de l'Intérieur français Darmanin a donné pour instruction de renforcer les contrôles à la frontière avec la Belgique.
La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe Etat islamique. Le 22 mars 2016, Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts, d'après le bilan réévalué lors du procès d'assises qui s'est tenu de décembre 2022 à septembre dernier.
La Belgique a aussi été depuis 2016 le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers. En novembre 2022, un homme armé d'un couteau avait attaqué une patrouille de deux policiers dans le quartier de la Gare du Nord à Bruxelles (commune bruxelloise de Schaerbeek), causant la mort de l'un d'eux et blessant grièvement l'autre. Le suspect, touché par un tir de riposte d'un autre policier, avait été interpellé et hospitalisé, et une enquête ouverte par le parquet fédéral.