Le nouveau gouvernement belge, dirigé par le chef des libéraux francophones Charles Michel mais dominé par des partis flamands, est entré en fonction samedi 11 octobre après avoir prêté serment devant le roi Philippe.
"Je jure fidélité au roi, obéissance à la constitution et aux lois du peuple belge", ont déclaré tour à tour, devant le roi des Belges, les 18 membres du nouveau gouvernement, en français, en néerlandais ou dans les deux langues. Charles Michel, le nouveau Premier ministre, âgé de seulement 38 ans, a prêté serment également en allemand, la troisième langue officielle du royaume Le roi Philippe avait accepté plus tôt dans la matinée la démission du Premier ministre sortant, le socialiste Elio Di Rupo. La Belgique a donc un nouveau gouvernement, un peu plus de quatre mois après les élections législatives du 25 mai. Quatre partis ont trouvé un accord pour former un gouvernement de droite et mettre en application un programme qui prévoit d'importantes réformes économiques et sociales, dont un report de l'âge légal du départ à la retraite, --aujourd'hui fixé à 65 ans--, à 66 ans à partir de 2025 puis 67 ans en 2030. Comme toujours en Belgique, le facteur linguistique est décisif. Ce nouveau gouvernement résulte d'une coalition totalement inédite entre trois partis néerlandophones : les nationalistes de la N-VA, les chrétiens-démocrates du CD&V et les libéraux de l’Open Vld. Une seule formation francophone a rejoint la coalition : le parti libéral MR (Mouvement réformateur) dont est issu le premier ministre Charles Michel. Petite révolution : les socialistes ont été écartés du pouvoir pour la première fois depuis un quart de siècle. Dans une interview accordée samedi au quotidien économique belge L'Echo, Bart De Wever, président du parti N-VA, s'est félicité de cet accord qui a permis de "mettre les socialistes dehors".
Jan Jambon , nouveau ministre belge de l'intérieur (photo Dieter Teleman)
Les nationalistes flamands de la N-VA, grands vainqueurs du scrutin en Flandre avec 33% des voix, ont obtenu les fonctions les plus en vue, même si M. De Wever, a préféré rester en-dehors du gouvernement. La N-VA obtient notamment l'Intérieur pour Jan Jambon, le bras droit de M. De Wever, ainsi que la Défense, la Fonction publique, les Finances, ou encore le secrétariat d'Etat à l'Asile et à la Migration. Les francophones du MR, outre le poste de Premier ministre héritent de celui des Affaires étrangères pour Didier Reynders, ainsi que certains des postes les plus épineux comme les Retraites, l'Energie et l'Environnement alors que la Belgique craint des coupures de courant cet hiver, et la Mobilité, au moment où la question du survol de Bruxelles fait polémique. Les CD&V obtiennent pour leur part la Justice, l'Emploi et l'Economie, et les libéraux flamands la Santé, qui revient à la très populaire Maggie De Block, ou encore les Entreprises publiques. Pour plus de détails sur les impétrants, consultez sous ce lien, la page réalisée par nos partenaires de la RTBF sur leur site. La presse belge remarquait samedi que ce gouvernement était loin d'être paritaire, puisque sur ses 18 membres, quatre seulement sont des femmes, et qu'il ne reflétait pas non plus la diversité de la Belgique, aucun de ses membres n'étant issu de minorités.
En images : le reportage de nos confrères de la RTBF