La série d'attentats qui a frappé ce mardi la capitale belge est la première d'une telle ampleur. Mais Bruxelles a déjà été la cible d'attaques terroristes plus ou moins isolées. L'aéroport Zaventem avait été le théatre d'une attaque en 1979.
"On est cramés. On doit le faire avant demain". Ce message SMS, échangé entre deux terroristes présumés dont on ne connaît pas l'identité avait été intercepté par les services de sécurité belges, le dimanche 22 novembre dernier. Une semaine après les attentats de Paris, Bruxelles avait été mise à l'arrêt. La police avait reçu un message indiquant qu'une attaque était imminente dans le métro.
Le niveau d'alerte 4, soit le maximum en Belgique, avait alors été déclenché dans la capitale, pendant cinq jours. Métros, écoles, commerces, cinémas fermés, quartiers bouclés, Conseil européen suspendu. Défilés de blindés dans le centre ville, habitants invités à rester chez eux. La psychose avait envahi et paralysé la capitale.
Ce que nous redoutions est arrivé: le pays est frappé par des attentats aveugles, violents et lâches (...) des préoccupations existent encore pour d'autres sites Charles Michel, Premier ministre belge, conférence de presse ce mardi 22 mars à Bruxelles
L’aéroport Zaventem déjà visé
Le dernier attentat à l’aéroport de Zaventem date du lundi de Pâques de 1979. Trois terroristes palestiniens avaient lancé par-dessus une passerelle des grenades sur des passagers qui débarquaient du vol El Al en provenance d’Israël. Il y avait eu douze blessés et l’attaque avaient incité les autorités belges à revoir la sécurité de l’aéroport, notamment en mettant des filets protecteurs au-dessus des galeries suspendues par lesquelles passaient des passagers.
Attaque du musée juif
Le 24 mai 2014, un homme après être entré dans l'édifice, abat quatre personnes à l'aide d'un revolver puis d'un fusil d'assaut. Le 30 mai, un suspect, Mehdi Nemmouche, est arrêté à Marseille en possession d'armes de guerre. Il s'agit d'un Français d'origine algérienne, condamné pour plusieurs délits et soupçonné de s'être radicalisé en prison puis d'avoir rejoint l'État islamique en Irak et au Levant, le principal groupe étranger participant à la guerre civile syrienne. La justice belge demande son extradition le 2 juin. Le 14 juin, le Musée juif se constitue partie civile.
L'attentat du Musée juif de Bruxelles est la première attaque perpétrée par l'organisation terroriste État islamique en Occident.
Selon les chiffres officiels, 130 Belges seraient rentrés de Syrie.
Précédentes attaques en Belgique
8 septembre 1969: attentat à la grenade au Cantersteen, à Bruxelles, contre les bureaux d’El Al, la compagnie aérienne israélienne. Deux employés sont blessés.
10 septembre 1972: un fonctionnaire de l’ambassade d’Israël à Bruxelles est blessé de trois balles de revolver par un inconnu.
27 juillet 1980: un commando terroriste jette deux grenades vers un groupe d’une soixantaine d’enfants qui vont monter dans un car à Anvers. Les enfants, de l’association culturelle juive Agoudath-Israël, partaient en vacances dans les Ardennes. Un jeune garçon de 15 ans, français, est tué. Une quinzaine d’autres enfants sont blessés. Deux terroristes, se revendiquant du Fatah, sont arrêtés plus tard.
20 octobre 1981: une voiture piégée explose près d'une synagogue à Anvers. Bilan : 2 morts et plusieurs blessés.
18 septembre 1982: un homme armé d’un pistolet-mitrailleur ouvre le feu à l’entrée la synagogue de Bruxelles. Il y a quatre blessés, dont deux grièvement.
1er mai 1985: attentat à la voiture piégée des Cellules communistes combattantes devant le siège du patronat à Bruxelles, causant la mort de 2 pompiers.
6 décembre 1985: bombe au palais de justice de Liège, 1 mort.
13 décembre 2011: Nordine Amrani tue 5 personnes, dont lui-même, et en blesse plus de 120 Place Saint-Lambert à Liège à l’aide de grenades et d’un FN FAL.