Belgique : mort de Wilfried Martens

L'ancien Premier ministre belge et président du Parti populaire européen, Wilfried Martens, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 77 ans. La nouvelle a été annoncée par son parti, le parti démocrate-chrétien flamand CD&V, et confirmée par le PPE et le Parlement européen.
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Belgique : mort de Wilfried Martens
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Il fut Premier ministre de Belgique entre 1979 et 1992 (sauf pendant une période de huit mois en 1981). Il était aussi président du PPE (Parti Populaire Européen) depuis 1990.

A la tête d'une coalition de sociaux-chrétiens et de libéraux, Wilfried Martens avait participé à l'évolution fédérale de la Belgique en concrétisant l'existence de la Région wallonne et de la Région flamande en 1980. Il avait annoncé mardi qu'il quittait temporairement ses fonctions du président du Parti populaire européen (PPE) en raison de son état de santé.

Dans un contexte de fortes tensions communautaires, il avait participé à l'évolution fédérale de la Belgique en concrétisant l'existence de la Région wallonne et de la Région flamande en 1980.             
     
Outre les réformes de l'Etat, ses 12 années à la tête du gouvernement belge ont été marquées par l'austérité pour redresser les finances du pays, mais aussi les "tueries du Brabant", une des affaires les plus mystérieuses de l'histoire criminelle du pays qui aurait impliqué des milieux d'extrême droite.
Lors d’une interview, sa dernière,  aux journalistes de l’Express/ Belgique, il continuait de fustiger les nationalistes. Bien qu’affaibli (il avait été hospitalisé en Italie en juillet 2012) il ne mâchait pas ses mots  :
"Certains partisans du confédéralisme spéculent sur le fait que les Wallons sont paresseux, qu’ils ne travaillent pas, qu’il faut sans cesse payer pour eux... C’est indigne. En outre, tout le monde sait que si l’on déclare l’indépendance, on condamne les Flamands de Bruxelles, on pose un problème aux 250 000 Flamands qui y travaillent chaque jour, on rend l’accès à l’Europe bien plus difficile... Cela aurait des conséquences désastreuses pour les Flamands (..) Un pays ne peut continuer à exister que s’il y a au moins un parlement fédéral élu directement et, certainement dans l’Union européenne, s’il y a de la solidarité. Chez nous, elle se trouve dans la sécurité sociale. Si on retire ça, le pays n’existe plus !"

Le ministre-président flamand Kris Peeters a été l’un des premiers hommes politiques  a salué la mémoire de l'ancien Premier ministre , "l'un des plus importants dirigeants que ce pays ait connu". Il a confié à  “7 sur 7” :
"Dans une période marquée par une crise économique profonde et par l'insécurité internationale, il a apporté de la stabilité au pays. Dans le même temps, il n'est pas resté aveugle à l'évolution institutionnelle. Il fut l'un des architectes des nombreuses réformes de l'Etat qui ont fait de la Flandre la région adulte qu'elle est aujourd'hui", souligne M. Peeters dans un communiqué.

Le ministre-président salue aussi son action européenne, "une tâche à laquelle il s'est attelé jusque dans ses derniers jours". Wilfried Martens "était reconnu, de son vivant déjà et loin en dehors de nos frontières, comme un grand homme d'Etat". "C'est ainsi que nous nous souviendrons de lui. Mais je me remémorerai aussi sa loyauté, sa courtoisie et son sens de l'humour très fin", conclut M. Peeters. 

Wilfried Martens, une figure historique de la politique belge

10.10.2013En direct de Bruxelles, Pierre Marlet de la RTBF
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Belgique : mort de Wilfried Martens
Avec l'aimable autorisation de l'auteur Kroll