Fil d'Ariane
Les propos de Jan Jambon, dans la presse belge ce week-end, continuent de faire polémique. Selon le ministre belge de l'Intérieur, "une part significative" de la communauté musulmane a fêté les attentats qui ont fait 32 morts à Bruxelles, le 22 mars dernier. Il va devoir s'en expliquer aujourd'hui devant le parlement fédéral.
Alors que Jan Jambon (N-VA), ministre de l’Intérieur, s’explique ce mercredi devant le parlement fédéral concernant ses déclarations relatives " à la partie significative des musulmans qui selon lui ont dansé après les attentats", Bertrand Henne reçoit au micro de Matin Première, Olivier Maingain. (Voir la vidéo ici)
Un président de DéFI qui, étonnamment, ne condamne pas d’emblée les propos du ministre N-VA "S’il y a des faits précis, alors c’est le devoir de l’autorité d’identifier les auteurs et de poursuivre pénalement ceux qui seraient les tenants de l’apologie du terrorisme. Mais le ministre de l’Intérieur, doit nous donner ‘Où, quand, comment’ ".
Le député fédéral Maingain à la rescousse de Jambon de la N-VA ? Que du contraire, au delà des individualités du parti flamand, c'est son idéologie profonde qu'il vise: "Lancer un propos un général qui met en cause une proportion significative de la communauté musulmane, un très grand nombre, par milliers, c'est une chose. Mais si c’est cela la réalité, qu’il en apporte la preuve. Et si c’est uniquement pour attiser la haine, c’est un manque de rigueur intellectuelle, c’est une manière de généraliser un propos qui vise toute une population, ce sont des méthodes d’extrême-droite".
Sur la possibilité qu’aurait Jan Jambon d’étayer ses dires devant ses pairs avec des exemples concrets, le bourgmestre de Woluwe Saint-Lambert, se montre circonspect : " Des faits, sur un très grand nombre, je le mets au défi de nous en apporter la preuve. Soit il nous donnera une liste précisé, soit il devra se taire. Et j’ose espérer qu’il y a aura dans la majorité des voix assez fortes pour dire à la N-VA que courir derrière le Belang c’est ne faire que le succès du Belang. "
Extrémiste la N-VA ? S’il ne le clame pas nécessairement tout haut, Olivier Maingain n’hésite pas à parler de méthodes d’extrême-droite lorsqu’il évoque le parti de Bart De Wever. Un Bart De Wever qu’il n’avait d’ailleurs pas hésité à traiter de Jörg Haider (NDLR: leader d’extrême droite autrichienne), précipitant la rupture entre son parti (FDF à l’époque) et le MR. Des propos qu’il assume: "Je constate que beaucoup d’intellectuels, d’hommes politiques, en Flandre, et non des moindres, reconnaissent que certains propos et certaines méthodes de la N-VA s’apparentent à l’extrême droite. Le problème, c’est que l’on a fait de ce parti, un parti gouvernemental, c’était la volonté du MR. On en a fait un parti prétendument honorable, alors qu’il ne l’est pas".
Sur sa proposition de loi visant à interdire le financement des cultes pas l’Arabie Saoudite, Olivier Maingain n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, c’est là que se situe le nœud du problème. "Plutôt que de s’attaquer de manière générale à la communauté musulmane, dont un certain nombre de dirigeants en Belgique souhaitent s’émanciper de ces pays obscurantistes, comme l’Arabie Saoudite, monsieur Jambon et le gouvernement devraient justement s’attaquer à ces pays obscurantistes. Or, ils veulent garder de bonnes relations économiques avec ce pays, comme avec d’autres pays du Golfe. Si on veut aider l’Islam de Belgique, il faut inscrire dans la constitution l’interdiction du financement du culte par ce type d’Etat. Il faut avoir le courage de dire que leur influence à l’égard des communautés musulmanes de nos pays n’est plus acceptable".
Par rapport à la double démission Milquet-Galant, Maingain demeure prudent, du moins concernant le dossier relatif à l’ancienne ministre cdH " qui relève du monde judiciaire". Par rapport à l’ancienne ministre de la Mobilité, il se montre plus mordant: "Le dossier de madame Galant, c’est finalement l’aboutissement de son incompétence et de ses mensonges répétés. Toutes proportions gardées, c’est un peu la Cahuzac du gouvernement belge. Parce que mentir et laisser mentir le Premier ministre, ce n’est pas acceptable".