Biélorussie : la "tentative d'acte de terrorisme" désormais passible de la peine de mort

La Biélorussie a introduit la peine de mort pour préparation d'attentat ou "tentative d'acte de terrorisme", selon un décret publié mercredi 18 mai et cité par les agences russes. Ces accusations visent de nombreux militants de l'opposition, dont sa cheffe exilée, Svetlana Tikhanovskaïa.
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Loukachenko peine de mort
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko participe à une réunion des dirigeants de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) au Kremlin, à Moscou, en Russie, le lundi 16 mai 2022. 
Alexander Nemenov (AP)
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"Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a signé la loi prévoyant la possibilité de la peine de mort pour une tentative d'acte de terrorisme", selon l'agence Ria Novosti. Jusqu'à présent, seuls ceux ayant commis un tel acte étaient passibles d'exécution.

Selon l'agence Interfax, le texte relève qu'aucune "préparation ou tentative" de crime n'est passible de peine de mort à l'exception de ceux qualifiés de "terroristes".

Depuis le vaste mouvement de contestation de 2020 contre la réélection de l'autoritaire Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, de nombreux opposants ont été inculpés et arrêtés pour tentative ou préparation d'acte de terrorisme.

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En mars 2021, le parquet bélarusse avait annoncé que la cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, contrainte à l'exil en 2020 par la répression de la contestation, faisait elle-même l'objet d'une enquête pour "préparation d'acte de terrorisme en bande organisée", selon l'agence d'Etat bélarusse Belta.  

(Re)voir : Biélorussie : s'opposer au régime de Loukachenko

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Dernier pays d'Europe à appliquer la peine de mort

La Biélorussie, une ex-république soviétique alliée à la Russie, est le dernier pays d'Europe a encore appliquer la peine de mort. Le pays, qui procède à plusieurs exécutions chaque année, fusille ses condamnés.

Depuis la présidentielle de 2020, lors de laquelle Mme Tikhanovskaïa a amassé un soutien populaire surprise mobilisant des foules immenses pour dénoncer un scrutin truqué par M. Loukachenko, les autorités ont donné un tour de vis considérable. Elles ont arrêté des centaines de personnes et forçé à l'exil pléthore de dirigeants de l'opposition ou simple manifestants. 

De nombreuses figures du mouvement ont été condamnées à de lourdes peines de prison tandis que les ONGs et médias indépendants ont été bannis et taxés d’extrémisme.

Un nouveau procès de 12 militants de l'opposition s'est d’ailleurs ouvert, mercredi 18 mai, dans la ville de Grodno. Leur dirigeant présumé, Nikolaï Avtoukhovitch, est notamment accusé d'acte de "terrorisme" et de préparation d'un acte de "terrorisme" en bande organisée, selon l'ONG de défense des droits humains Viasna. Plusieurs membres de cette organisation dont son chef sont également en prison. 

Selon cette source, les enquêteurs accusent le groupe d'avoir incendié une voiture et la maison d'un policier, puis d'avoir fait exploser la voiture d'un autre.

(Re)voir : Biélorussie : pour les opposants, c'est la prison ou l'exil
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