Biélorussie : les autorités retirent leur accréditation à plusieurs journalistes de médias étrangers

Les autorités biélorusses ont retiré samedi l'accréditation de plusieurs journalistes de médias étrangers, dont l'AFP, à la veille d'une nouvelle grande manifestation prévue par l'opposition, qui conteste les résultats de la présidentielle du 9 août.

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Des manifestants tenant un vieux drapeau Biélorusse, à Minsk, ce vendredi 28 août 2020.

​(AP Photo/Sergei Grits)
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Selon le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz, cette décision a été prise sur la base d'une recommandation de la Commission interministérielle de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.

Il n'a pas précisé combien de journalistes sont concernés par cette mesure, mais des médias étrangers dont la BBC et Radio Liberty ont fait état du retrait de l'accréditation de plusieurs de leurs journalistes.

"Le ministère des Affaires étrangères biélorusse m'a appelée et m'a signifié l'annulation de mon accréditation et de celle d'une de mes collègues en tant que correspondants de la BBC. Ils ont exigé que je rende ma carte", a indiqué à l'AFP la journaliste Tatiana Melnitchouk.

"Retirer à nos journalistes leur accréditation sans cause ou justification est une mesure désespérée d'un gouvernement autoritaire pour étouffer les médias indépendants et contrôler impitoyablement la disponibilité d'une information crédible en Biélorussie", a pour sa part dénoncé la présidente de Radio Free Europe/Radio Liberty, Daisy Sindelar, dans un communiqué.

La figure de proue de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa a dit voir dans cette décision "un nouveau signe que le régime est en banqueroute morale et ne tente de s'accrocher au pouvoir que par la peur et l'intimidation".

L'ambassade américaine s'est dite "inquiète" par le fait que les journalistes soient pris pour cible de "manière continue" en Biélorussie, dénonçant aussi le "blocage des médias indépendants ou d'opposition", les "coupures intermittentes d'internet" et les "arrestations arbitraires de citoyens pacifiques". Elle a appelé Minsk à la "retenue".

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, fait face à un mouvement de contestation inédit depuis l'élection contestée du 9 août, qui l'a donné gagnant avec 80% des suffrages et que l'opposition dénonce comme frauduleuse.

L'opposition, dont la cheffe de file Svetlana Tikhanovskaïa est réfugiée en Lituanie, a organisé deux manifestations monstres les 16 et 23 août et prévoit une nouvelle action d'ampleur ce dimanche 30 août.

  • (Re)voir Biélorussie : la candidate de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, trouve refuge en Lituanie
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Les résultats de la présidentielle ont été rejetés par l'Union européenne, qui prépare des sanctions contre des hauts responsables du pouvoir biélorusse et a exhorté Alexandre Loukachenko à dialoguer avec l'opposition.

M. Loukachenko s'est pour sa part refusé à toute concession et dénonce un complot occidental destiné à le faire tomber.

Les premières manifestations en Biélorussie après l'élection du 9 août avaient été réprimées par la force, faisant trois morts, des dizaines de blessés et plus de 7.000 personnes avaient été arrêtées.

Les journalistes travaillant en Biélorussie ont fait l'objet de pressions et de brèves interpellations.