L’inertie du ministère public Les ONG plaignantes pointent, au-delà de l’absence de volonté politique, l’inertie du ministère public tout au long de la procédure. Un premier dossier a été classé « sans suite », alors que les résultats de l’enquête confirmaient les allégations de l’accusation, et allaient même au-delà, en découvrant des biens immobiliers aux conditions de financement pour le moins « atypiques ». Face à une deuxième plainte, le parquet de Paris a fait appel.
Ce qui est très surprenant pour un ministère public chargé d’appliquer la loi pénale, alors que les éléments du dossier de police tendaient vers l’existence d’infractions, souligne Maud Perdriel-Vaissière. Tout au long de la procédure, les magistrats du ministère public ont traîné à répondre à des demandes de compléments d’enquête... Il a fallu qu’une
décision de la cour de cassation, en 2010, aboutisse à l’ouverture d’une information judiciaire conduite par des magistrats indépendants pour que l’enquête progresse.
L’absence de preuves Le déficit d’informations de la part des Etats concernés et la difficulté d’accès aux preuves des détournements de fonds publics restent un obstacle majeur. Car en l’état, ni la justice équato-guinéenne, ni celle du Gabon ou du Congo n’est prête à coopérer avec la justice dans les affaires des biens mal acquis.
Alors qu’il est dans leur intérêt de recouvrer les avoirs détournés, insiste Maud Perdriel-Vaissière. S’il existe beaucoup plus d’éléments à charge dans le cas du fils d’Obiang, c’est aussi parce que d’autres pays, dont les
Etats-Unis et l’Espagne, ont, de leur côté, ouvert des enquêtes.
L'immunité 'artificielle', un problème sans précédent