Fil d'Ariane
Chaque jour, les mêmes images, la même détresse de ces familles qui fuient. A pied par bateaux, elles tentent de trouver refuge dans des camps de fortune installés notamment au Bangladesh.
Dans ce pays frontalier, plus de 379 000 Rohingyas sont arrivés depuis le 25 août dernier, à bout de force et souvent effrayés. Ce drame ne cesse de prendre de l'ampleur.
Le Haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU parlait, lundi 11 septembre, de "nettoyage ethnique", le gouvernement birman réfute. "Les termes de crimes contre l'humanité et nettoyage ethnique comportent des connotations très sérieuses, a souligné Htin Lynn, ambassadeur birman auprès des Nations unies à Genève. Ils ne peuvent être basés que sur des décisions juridiques et judiciaires. Le Myanmar (Birmanie, ndlr) démocratique ne tolérera jamais de telles atrocités."
Le conseil de sécurité de l'ONU se réunit aujourd'hui, mercredi 13 septembre. Une nouvelle réunion qui se déroule à huis clos car les avis et les intérêts divergent. Ainsi, la Chine a-t-elle réaffirmé hier son soutien au gouvernement birman. Le ton est donné pour ces discussions au plus haut niveau qui risquent d'accoucher d'une souris.
Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, l'ONU doit prendre des mesures concrètes et fortes devant l'urgence de cette situaiton.
Philippe Bolopion, directeur du plaidoyer pour HRW, demande qu'un message fort soit envoyé par le conseil de sécurité de l'ONU, resté muet pour l'instant. Nous l'avons joint par Skype.
La semaine prochaine doit se dérouler l'Assemblée générale des Nations unies. La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a décliné l'invitation. Prix Nobel de la paix, elle avait pourtant promis, à cette même tribune, de défendre les droits de l'Homme de cette communauté musulmane tout en demandant de la compréhension quant à la situation de son pays.
Apparemment, les pressions politiques internes l'emportent. Aung San Suu Kyi a essuyé de nombreuses critiques pour son inaction. Une pétition circule aussi sur Internet pour que son prix Nobel lui soit retiré.
Cependant, l'ex-dissidente devrait finalement se prononcer le 19 septembre dans un discours télévisé.