Moins de censure, amnistie de prisonniers politiques,droit de grève. Depuis un an, la Birmanie change. Un peu. En mars 2011, l’auto-dissolution de la junte voit le pouvoir passer des mains du généralissime Than Shwe au président Thein Sein. Le nouveau pouvoir civil, toujours contrôlé par des militaires, se veut plus démocratique. Sans révolutionner le pays, le président Thein Sein amorce un tournant politique. «
Il s’est ouvert à différents partenaires au niveau national d'une part en ouvrant le dialogue avec la Ligue Nationale Démocratique et Aung San Suu Kyi. Et d'autre part, au niveau international, des délégations américaine, européenne et asiatique se sont succédées dans le pays », souligne Isabelle Dubuis, coordinatrice au sein de l’association
Info Birmanie. La toute nouvelle liberté de la presse reste la meilleure illustration de l’ouverture du pays. Sans totalement disparaître, la censure s’est assouplie. «
Certains sites d’informations comme celui de la BBC sont accessibles alors qu’ils ne l’étaient pas auparavant. Les journalistes testent les limites de cette liberté. L’un d’eux a, par exemple, parlé de corruption et un ministre a porté le cas devant la justice », raconte Isabelle Dubuis. Autre signe positif avec la libération de journalistes et blogueurs du groupe
Democratic Voice of Burma lors de l’amnistie du 13 janvier 2012. En octobre 2011, 6300 prisonniers se voient également amnistiés. L'élan démocratique signe aussi la nouvelle officialisation du parti de la Ligue Nationale pour la Démocratie supprimé lors des élections de 2010. Une loi autorise maintenant le droit de grève et la syndication libre. Des cessez-le-feu sont signés avec des ethnies minoritaires, notamment les Karen, afin d'apaiser leur relation avec l'Etat.