Il a été condamné à 7 ans de prison et de travaux forcés, pour s'être invité au domicile de l'opposante birmane Aung Sang Suu Kyi. John Yettaw a été expulsé de Birmanie grâce à l'intervention du sénateur démocrate Jim Webb. Le mormon de 54 ans est désormais libre. Ce qui n'est pas le cas pour la prix Nobel de la paix, assignée à résidence pour 18 mois supplémentaires sans possibilité de se présenter à l'élection présidentielle de 2010. Karine Barzegar- 2'05JT - TV5 Monde - août 2009
Ambiance à Rangoun après l'annonce du verdict
TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
Sur place à Rangoon, les Birmans semblent assez passifs face à cette nouvelle condamnation, sans doute parce qu'ils se savent impuissants... Correspondance depuis Rangoun de Thierry Falise TV5 Monde 11 août 2009 - 2'21
“On ne va pas ouvrir le champagne...“
Suite à l'annonce du verdict, la réaction d'Isabelle Dubuis, coordinatrice de l'association Info Birmanie.
Isabelle Dubuis au micro à côté de l'adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo
Que pensez-vous du verdict qui a été prononcé au procès qu’Aung San Suu Kyi ? Il ne s’agit pas d’un verdict clément. Certes, on préfère savoir qu’Aung San Suu Kyi va purger sa peine chez elle plutôt qu’en prison où les conditions de vie sont affreuses. Mais à Info Birmanie, on ne va pas ouvrir le champagne... Aung San Suu Kyi, qui a été privée de liberté pendant 14 ans sur les vingt dernières années, a été reconnue coupable d’une faute qu’elle n’a pas commise. C’est une preuve de plus qui montre bien que la Birmanie n’est pas un État de droit. Comment interprétez-vous l’intervention de la junte qui a “allégé” sa peine ? C’est une mise en scène très habile. En l’assignant à résidence pour lui éviter la prison et les travaux forcées, la junte fait croire qu’elle fait un fleure à Aung San Suu Kyi. Au final, les généraux ont réussi à atteindre leur objectif initial et primordial : évincer la prix Nobel de la paix du processus politique et des élections de 2010. La communauté internationale n’a-t-elle pas suffisamment fait pression ? Aung San Suu Kyi est une icône emblématique au niveau mondial. Les gouvernements se sont empressés de la défendre. Le secrétaire général de l’ONU a eu un discours assez ferme pour un diplomate. Mais derrière les mots, qu’est-ce qu’il y a ? Rien. On attend maintenant des mesures concrètes contre la junte militaire. On réclame des sanctions financières, la mise en place d’un embargo sur le gaz et la création d’une commission d’enquête pour crimes contre l’humanité. Propos recueillis par Camille Sarret 11 août 2009