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- Brésil : Cesare Battisti bientôt extradé vers l'It...
Une vie de famille normale, paisible, c'est l'image qu'affichait Cesare Battisti face aux journalistes venus le rencontrer au Brésil en 2017. Après des décennies de cavale, l'ancien militant d'extrême gauche italien apparaissait posé : "Je doute qu'un président puisse annuler le décret d'un autre président. Quel serait le sérieux, l'éthique d'un tel pays ? Je suis tranquille." Mais aujourd'hui la donne a changé. Son arrestation « en vue d'une extradition » vient d'être ordonnée par un juge de la cour suprême brésilienne.
Le président élu d'extrême droite, Jair Bolsonaro, en avait fait l'une de ses promesses électorales - promesse réitrée en octobre dernier :
Riaffermo qui il mio impegno di estradare il terrorista Cesare Battisti, amato dalla sinistra brasiliana, immediatamente in caso di vittoria alle elezioni. Mostreremo al mondo il nostro totale ripudio e impegno nella lotta al terrorismo. Il Brasile merita rispetto! pic.twitter.com/2mZj8ARpWi
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) 16 octobre 2018
"Je réaffirme ici mon engagement à extrader le terroriste Cesare Battisti aimé de la gauche brésilienne, immédiatement, en cas de victoire aux élections."
Cesare Battisti, qui a toujours clamé son innocence, est réclamé depuis près de quarante ans par l'Italie, depuis son évasion de prison en 1981. L'ancien militant d'extrême gauche, condamné par Rome en 1993 à la réclusion à perpétuité pour 4 meurtres commis pendant les années de plomb, fin 1970, avait fui au Mexique puis trouvé refuge en France où il s'était reconverti en auteur de roman policier.
Cesare Battisti y bénéficiait alors du soutien du président socialiste François Mitterand. Ce dernier refusant d'extrader tout militant d'extreme gauche ayant renoncé à la lutte armée.
Changement de gouvernement, nouvelles menace d'extradition, nouveau départ, en 2004, sous une fausse identité, au Brésil, où il vivait en liberté depuis plusieurs années. Après un séjour en prison et un long processus judiciaire pour l'extrader, le président de gauche Lula avait décidé, en 2010 de ne pas livrer le fugitif à l'Italie.