Fil d'Ariane
Fin de partie.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff a été officiellement écartée du pouvoir ce jeudi en attendant l'ouverture de son procès en destitution par le Sénat. Cette annonce était attendue après le vote des sénateurs en faveur de la suspension de son mandat. Et l’issue du vote ne faisait guère de doute.
C'est son vice-président Michel Temer qui doit la remplacer.
Accusée de maquillage des comptes publics, Dilma Rousseff, 68 ans, nie avoir commis une quelconque infraction et dénonce un «coup d'Etat» institutionnel.
Elle a appelé les Brésiliens à « se mobiliser » contre ce qu’elle considère comme un « coup d’Etat ». « Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement mon mandat, c’est le respect des urnes, de la souveraineté du peuple brésilien et de la Constitution », a déclaré la chef de l’Etat suspendue
Dilma Rousseff est pointée du doigt pour avoir commis un "crime de responsabilité", c'est à dire pour avoir maquillé sciemment les comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection disputée, et l'année suivante. Les sénateurs effectueront un vote final, concernant sa destitution probablement en septembre, entre les jeux Olympiques de Rio de Janeiro (5-21 août) et les élections municipales d'octobre.
Le Parti des travailleurs (PT) de Dilma Rousseff a déjà convoqué les militants devant le siège de la présidence pour l'entourer à sa sortie. "Nous n'acceptons pas un gouvernement illégitime" sera le mot d'ordre de cette manifestation.
Dans la journée, elle sera très probablement remplacée par son vice-président, Michel Temer, 75 ans. D'après ses conseillers, ce dernier devrait annoncer dans la journée la formation d'un gouvernement axé sur le redressement économique de transition.
L’homme est le patron du parti centriste. Il avait formé une coalition avec le PT avant de la quitter en mars dernier. Ce spécialiste de droit constitutionnel de descendance libanaise est un fin connaisseur des intrigues parlementaires. Son heure de gloire pourrait être cependant assombrie par le scandale Petrobas, du nom de la compagnie pétrolière au coeur d'un immense scandale de corruption.
Bien que ne faisant, à ce jour, l'objet d'aucune poursuite, son nom a déjà été cité à plusieurs reprises dans cette affaire.