Fil d'Ariane
Dilma Rousseff peut être inquiète. Elle connaît son ennemi : Eduardo Cunha, affilié au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) et président de la Chambre des députés du Brésil. Il a prévenu sur son compte Twitter que la procédure de destitution de la présidente « ne restera pas dans les tiroirs ». " Je n’ai d’autre rôle que celui-là. Ceux qui parlent aimeraient que je laisse (la procédure de destitution) dans un tiroir. Cela n’arrivera pas "
Joaquim Levy, ministre brésilien des Finances, a minimisé jeudi la portée politique du rejet par la justice des comptes publics 2014, estimant que cela illustrait la vigueur des institutions et que le débat provoqué est normal : "en démocratie, ce genre de choses tourne très souvent au débat politique".
Un optimisme qui est loin d'être partagé par le plus grand nombre.
La présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff, déjà au plus bas dans les sondages, a subi deux cinglants camouflets en 24 heures qui fournissent des munitions aux partisans de sa destitution et vont la fragiliser un peu plus.
Le Tribunal des comptes de l'Union (TCU) a préconisé mercredi soir aux parlementaires brésiliens de rejeter les comptes publics de l'Etat de 2014 au motif qu'ils auraient été sciemment entachés d'irrégularités.
Mardi soir, le Tribunal supérieur électoral (TSE) avait ouvert le feu en relançant une enquête sur la campagne présidentielle de 2014 ayant abouti à la réélection disputée de Mme Rousseff, sur fond d'accusations par l'opposition de financement illicite en marge du vaste scandale de corruption qui éclabousse le géant public pétrolier Petrobras.
Les irrégularités en question concerneraient des “manœuvres fiscales pour maquiller les comptes”, rapporte la version brésilienne d’El País.