L'extrême droite a donc conquis le Brésil. Jair Bolsonaro est le nouveau Président, élu avec une nette majorité : plus de 55 % des voix contre près de 45 % pour son adversaire Fernando Haddad. Un pays qui reste aujourd'hui divisé, entre profonde tristesse et liesse populaire.
A l'annonce des résultats officiels, ils sont des milliers de personnes réunies devant la résidence de Jair Bolsonaro à laisser éclater leur joie. La victoire du nouvel homme fort du pays, ses partisans en étaient tous convaincus. C'est celle, estiment-ils, du renouveau et du changement. A l'intérieur, après une courte prière, comme un écho à son électorat très majoritaire au sein des Evangelistes, Jair Bolsonaro fait ses premières déclarations et promet des changements profonds.
Et maintenant, transformons ensemble ce pays en une grande nation, une nation libre, démocratique et prospère. Le Brésil est au-dessus de tout et Dieu au-dessus de tous.
Jair Bolsonaro, président élu
Dans l'autre camp, celui de Fernando Haddad, c'est la déception. Le miracle que certains espéraient encore n'aura pas eu lieu. Le candidat du parti des travailleurs quant à lui prend la défense de ces électeurs.
Nous avons été jusqu'au second tour, et nous avons recueilli plus de 45 millions de votes. Cette part importante du peuple brésilien doit être respectée maintenant.
Fernando Haddad, candidat défait
Et déjà ses partisans n'ont pas tardé à descendre dans la rue pour manifester leur colère. A Sao Paulo, la police anti-émeute a été déployée, alors que des premiers affrontements ont éclaté.
Je suis en deuil, pas pour moi, mais pour le Brésil qui ne mérite pas cela, il ne mérite pas toute cette ignorance !
Des débordements à l'image d'une société brésilienne qui reste aujourd'hui profondément divisée.
Decryptage de Dominique vidal, journaliste et historien, invité de TV5MONDE