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Brésil : Jair Bolsonaro, un candidat à la présidentielle poignardé

Partout où il passe, ses partisans le portent en triomphe. Mais le candidat d'extrême droite à la présidentielle du 6 octobre prochain suscite aussi une véritable haine. Ce jeudi, il a été attaqué à l'arme blanche. Va-t-il poursuivre sa campagne ou cet attentat, au contraire, pourrait-il lui bénéficier politiquement ?

Ce 6 septembre à Juiz de Fora, dans le sud-est du Brésil, Jair Bolsonaro, favori du premier tour de la présidentielle d'octobre, a été poignardé au ventre pendant un rassemblement de campagne. Opéré d'urgence pour une grave lésion à l'abdomen et une hémorragie interne, il se trouve désormais dans un état "stable" et s'est même adressé à ses partisans depuis son lit d'hôpital.

Retour sur les événements du jeudi 6 septembre : 

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Son agresseur, un Brésilien âgé de 40 ans qui portait un couteau enveloppé dans un tissu, dit avoir agi pour "raisons personnelles" et sur "ordre de dieu". Ancien militant de gauche de 2007 à 2014, il a été arrêté immédiatement après son geste et se trouve désormais entre les mains de la police fédérale.
 

Agresseur Bolsonaro

Adelio Bispo de Oliveira, soupçonné de l'agression contre Jair Bolsonaro, détenu à Juiz de Fora, Brazil, ce jeudi 6 septembre 2018.

© Military Police via AP
 

Un favori clivant

Grand admirateur de la dictature militaire à la tête du Brésil de 1964 à 1985, Jair Bolsonaro, ancien capitaine de l'armée, est le candidat suscitant le plus de rejet - notamment parmi les femmes. Habitué des dérapages racistes, misogynes ou homophobes. Selon un premier sondage réalisé après l'invalidation de la candidature de l'ex-président Luis Inacio Lula da Silva, le candidat du petit Parti social libéral (PSL) arrive largement en tête du premier tour de la présidentielle avec 22% des intentions de vote. Il serait toutefois battu par la quasi totalité de ses adversaires au second tour.

Malgré ce profil clivant, l'agression est condamnée par l'ensemble de la classe politique brésilienne : "Il est intolérable que dans un Etat démocratique il ne soit pas possible de faire une campagne électorale tranquille," déclare Michel Temer, président du Brésil. L'ancienne présidente Dilma Rousseff, pense, elle, qu'encourager la haine génère ce type d'attitudes, surtout de la part d'un candidat à la présidence. "Ceci dit, ajoute-t-elle, celui qui a fait ça doit payer. Parce que cela doit servir d'exemple afin de n'arriver à aucun autre candidat. Cela ne doit pas arriver du tout."

Reste à savoir quelles conséquences pourrait désormais avoir cet attentat. Car à un mois de la présidentielle, le Brésil, sous le choc, se demande si cet attentat pourrait bénéficier politiquement à ce nostalgique de la dictature...