Brésil : les migrants vénézuéliens ne sont pas bienvenus

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Des dizaines de milliers de Vénézuéliens, fuyant la crise économique et politique, cherchent à s'installer dans les pays voisins. A commencer par le Brésil où, ce 18 août, plusieurs centaines d'entre eux ont été refoulés sous les sifflets de la population locale.

Au Brésil, l'arrivée massive de Vénézuéliens fuyant la crise politique et économique dans leur pays crée une situation délicate dans l'Etat frontalier de Roraima, au nord du pays, si bien que, pour certains, le passage au Brésil n'est que fugace : à Pacaraima, à la frontière entre le Brésil et le Venezuela, plusieurs centaines de migrants ont été contraints de rebrousser chemin avec leurs bagages, sous les sifflets de la population locale. Leur campement a été incendié en représailles, semble-t-il, à l'agression et au vol d'un commerçant. Trois Brésiliens ont été blessés, selon la police militaire.

Les images diffusées par les chaînes de télévision locales illustrent la violence et la tension croissantes face à l'afflux de Vénézuéliens. Ils sont quelque 130 000 à avoir franchi la frontière terrestre avec le Brésil depuis 2017 ; la moitié a demandé à être régularisée.

Les Vénézuéliens quittent massivement leur pays pour échapper à la crise économique et politique. Un demi-million d'entre eux ont tenté leur chance en Equateur depuis le début de l'année, au point que les autorités exigent à présent un passeport, après avoir décrété l'état d'urgence dans 3 provinces mi-août. Certains migrants sont ainsi restés bloqués côté colombien. 

Voici encore quelques semaines, entre 500 et 1000 Vénézuéliens tentaient quotidiennement de passer en Equateur via la Colombie. Ils sont désormais plus de 4000 par jour en moyenne. Une crise migratoire que des conditions de passage plus restrictives ne freineront pas, selon les responsables colombiens. 

Sur les 500 000 Vénézuéliens qui tentent de passer en Equateur, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies estime que 20 % continuent vers le sud, vers le Chili ou le Pérou. Ce 18 août, c'était au tour du Pérou de durcir les conditions d'entrée pour les Vénézuéliens.

L'émigration du Venezuela en chiffres

Depuis 2017, plus de 127 000 Vénézuéliens ont franchi la frontière terrestre avec le Brésil, dont près de 69 000 ont poursuivi leur route vers un autre pays, selon les autorités brésiliennes.

Au cours des six premiers mois de 2018, quelque 56 000 Vénézuéliens ont aussi demandé à régulariser leur statut au Brésil, selon les données brésiliennes. 

Plus d'un million de personnes ont migré du Venezuela vers la Colombie voisine depuis début 2017, avait indiqué en juin le gouvernement colombien.

En outre, un demi-million de Vénézuéliens se sont réfugiés en Equateur depuis le début de l'année, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). La majeure partie de ces migrants ont toutefois poursuivi leur route jusqu'au Pérou, voire au Chili.