Favelas tours
En quelques années, ce modeste « favelado » qui a écumé le Nordeste et la région de São Paulo au gré de ses emplois de maçon, de portier ou de monteur d’échafaudage, fait l’objet de dizaines de reportages. De l’édition brésilienne du magazine Vogue aux articles universitaires publiés par l’USP, la meilleure université de São Paulo, sans oublier La Globo, la première chaîne brésilienne qui se passionne pour le prodige de Paraisópolis.
Lui n’y voit que des avantages. « Avant, les voisins de la favela n’accordait pas de valeur à mon travail. Mais maintenant que je suis passé à la Télé, j’ai un peu plus de prestige… Toute la favela sait où se trouve la Casa da Pedra » confie fièrement le jardinier.
Ses voisins se sont aussi habitués à un étrange ballet de curieux autour du foyer qui abrite la femme et les deux enfants d’Estevão. Depuis l’avènement des « favelas tours » à Rio, des excursions touristiques sont aussi menées dans les quartiers pauvres de São Paulo, pour la somme de 200R$ (75€) la demi-journée. Estevão n’a rien contre, c’est un bon moyen de vendre les vases qu’il fabrique pour arrondir ses fins de mois. Il voit ainsi défiler le monde entier, des touristes espagnols, australiens et même chinois. Mais il s’agace un peu d’avoir vu récemment « une vingtaine de personnes visiter la maison avec un guide, sans même laisser les 10R$ (3€70) de participation. Pourtant, quand on va dans un musée on paye avant d’entrer non ? » demande-t-il malicieusement.