Fil d'Ariane
Sauf coup de théâtre, les juges pouvant revenir sur leur décision après le vote des deux derniers magistrats qui ne s'étaient pas encore exprimés, l'ex-président Lula, 72 ans, favori des sondages mais incarcéré depuis avril pour corruption, ne pourra pas briguer un troisième mandat.
Les espoirs de Lula ont pris fin en fin de soirée quand le résultat a été porté à 4-1 avant le vote des deux derniers magistrats, à l'issue de quelque six heures de débats.
Grand favori des sondages, l'ex-président (2003-2010) a été déclaré inéligible en vertu d'une loi qui interdit à toute personne condamnée en appel de se présenter à une élection. La question de la validité de la candidature de Lula ne figurait pas initialement à l'ordre du jour de la session extraordinaire qui a commencé en début d'après-midi : elle a été ajoutée au dernier moment.
Une décision férocement critiquée par le Parti des Travailleurs (PT) de Lula, pris au dépourvu.
L'ex-juge du TSE Henrique Neves da Silva a expliqué que "quel que soit le jugement" rendu, "des recours sont encore possibles", notamment auprès de la Cour suprême.
Le Tribunal électoral doit également décider si Lula a le droit d'apparaître dans les spots de campagne qui ont commencé à être diffusés à la télévision vendredi.
Lula est accusé d'avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d'une entreprise du bâtiment en échange de faveurs dans l'attribution de marchés publics.
Il est également visé par cinq autres procédures, mais rejette farouchement toutes les accusations et se dit victime d'un complot politique visant à l'empêcher de briguer un troisième mandat.
Le dernier sondage de l'institut Datafolha crédite Lula de 39% des intentions de vote au premier tour, 20 points de plus que le deuxième, le député d'extrême droite Jair Bolsonaro. Le PT a lancé sur Tweeter un appel à tous les partisans de Lula à soutenir sur ce réseau social sa candidature avec le hashtag #LulaNasUrnasTSE (Lula dans les urnes/TSE), rapidement devenu viral.