Les actionnaires portent plainte Tout en gardant l'État brésilien comme actionnaire majoritaire, Petrobras est cotée en bourse à Sao Paulo et à New York. Entre autres conséquences catastrophiques du scandale, le cours du titre s'est effondré : depuis les premières révélations de corruption, en septembre, la valeur du titre a perdu 60 % à Wall Street. Lundi 8 décembre, les actionnaires américains ont porté plainte
pour "violation des règles boursières", les plaignants demandant le paiement d'une somme non précisée pour "pertes et dommages" à la suite de la dévalorisation du titre. Dilma Rousseff : présidente de la réforme ? Alors que le Brésil stagne à la 69e place dans le
classement sur la perception de la corruption publié par Transparency International, l'enquête révèle un "mariage entre l'élite politique et une partie de l'élite économique pour soustraire des ressources publiques", commente le directeur Amérique de l'ONG. Ainsi pointe-t-il l'urgence d'une réforme politique qui cadrerait, entre autres, le financement des campagnes électorales - les présidentielles et législatives d’octobre 2014, les plus chères de l’histoire brésilienne, ont été largement financées par les entreprises de construction justement aux prises avec la justice. "Je pense que l’enquête peut changer le Brésil pour toujours, dans la mesure où on va en finir avec l’impunité?,
déclarait Dilma Rousseff en novembre. C’est la première enquête sur la corruption au Brésil qui englobe les secteurs privés et publics." Reste à savoir si la présidente, qui était ministre de l'Énergie, puis Premier ministre de Lula à l'époque des faits, saura engager les réformes qui s'imposent.