Fil d'Ariane
Un lit, une table, une chaise et l'accès à une salle d'eau. Rien d'autre. L'ex-président brésilien Luiz Inacio da Silva pourrait finir cette journée du 7 avril dans une cellule dépouillée e de 12 mètres carrés, mais séparée des autres détenus, comme l'a voulu le juge.
Condamné à 12 ans et un mois de prison pour corruption et blanchiment, Lula, âgé de 72 ans, avait jusqu'à 17 heures locales ce vendredi pour se présenter à la police fédérale de Curitiba, dans le sud du Brésil, la ville du juge anticorruption Sergio Moro - c'est lui qui, le 5 avril, avait émis un mandat de dépot contre l'ancien président brésilien. Lula a décidé d'ignorer l'ultimatum fixé par le juge et de passer la nuit retranché parmi ses fervents partisans, près de Sao Paulo, s'exposant à une interpellation dont ses avocats sont parvenus à négocier les conditions.
Lula devait assister ce samedi à une messe en hommage de son épouse défunte l'an dernier. Il aurait manifesté l'intention de se présenter aux autorités à l'issue de cet office catholique. Mais selon certains observateurs de ce psychodrame national, il pourrait tout aussi bien jouer la montre en essayant de gagner quelques jours, dans l'espoir que sa défense obtienne satisfaction après un énième recours.
Favori de la présidentielle d'octobre 2018, Lula, s'il est incarcéré, pourrait faire campagne de sa cellule... avec la probabilité d'etre élu à en croire les sondages brésiliens.