Bruxelles: la police charge les manifestants, deux policiers blessés

La manifestation organisée ce mardi à Bruxelles a tourné à l'affrontement entre casseurs et forces de l'ordre en fin de cortège. Deux policiers ont été blessés. Les trois principaux syndicats de travailleurs avaient appelé à manifester pour dénoncer la politique sociale du gouvernement. Ils s'opposent aussi à la « loi Peeters » qui prévoit une annualisation du temps de travail.
Chargement du lecteur...
©RTBF
Image
SLOGAN MANIF BRUXELLES
©captured'écran/RTBF
Près de 60 000 manifestants ont défilé ce mardi 24 mai 2016, dans la capitale belge pour dénoncer notamment la loi "Peeters", qui prévoit une annualisation du travail.
Partager3 minutes de lecture

Des incidents se sont produits dans le quartier de la gare du Midi, point d'arrivée de la manifestation organisée en front commun. Le commissaire Vandersmissen, en charge du dispositif policier de sécurité, a été emmené en ambulance après avoir été frappé à la tête. Au moins un autre policier blessé.

Une dizaine de casseurs, dont certains masqués, ont défié les policiers et leur ont lancé différents objets comme des bouteilles et des pierres.

La police a répliqué en chargeant et a fait usage notamment de spray au poivre et d'un canon à eau pour repousser les perturbateurs. Quelques émeutiers ont été bâillonnés.

60 000 manifestants

Le cortège de plusieurs milliers de militants (60 000 personnes selon la Police de Bruxelles) qui manifestent ce mardi en front commun syndical est parti de la gare du Nord peu avant 11h30 et s'est élancé sur le boulevard du Jardin Botanique. Les syndicats dénoncent la politique du gouvernement fédéral et l'absence de concertation sociale.

"Nous voulons une politique qui ait du sens et des perspectives pour la population, or ce n'est pas le cas aujourd'hui", a déclaré Marie-Hélène Ska, secrétaire générale du syndicat chrétien CSC, en tête de cortège. "On économise des milliards d'euros au détriment de la justice sociale."

"Le gouvernement fait sans cesse référence à la concertation sociale, mais ils ne tiennent pas compte des arguments des syndicats et ne respectent pas la dignité des travailleurs", a souligné Marc Goblet, secrétaire fédéral du syndicat socialiste FGTB.

"Tout ce qui est dans la loi Peeters est déjà possible actuellement, mais le gouvernement souhaite le rendre obligatoire et le soustraire à la concertation. Cela place le travailleur seul face à l'employeur."

"Nous sommes dans la rue pour montrer qu'il y a des alternatives", a pour sa part indiqué le secrétaire national du syndicat libéral CGSLB Olivier Valentin. "Le gouvernement veut transformer une flexibilité négociée en une flexibilité unilatérale", dénonce-t-il.

Les trois syndicats demandent un retour à une "véritable concertation sociale".

"Pas touche à nos pensions"

"Non à la semaine des 45 heures", "pas touche à nos pensions", "non à la flexibilité" sont les messages brandis par les militants.

"Nous dénonçons surtout le manque de perspectives d'avenir", explique un jeune membre du SETCa (syndicat des employés de la FGTB). "Travailler jusqu'à 67 ans et de plus en plus d'heures, je n'ai pas envie de cet avenir-là."


"C'est un gouvernement qui ne défend pas l'intérêt des travailleurs", lance un autre militant. "Si le gouvernement fédéral ne veut pas plier, il faudra le faire tomber."

"La coupe est pleine" est le message principal véhiculé par le front commun syndical. Les syndicats CSC, FGTB et CGSLB dénoncent les coupes opérées dans les services publics et l'enseignement, et l'absence de concertation sociale. Les représentants des travailleurs fustigent aussi la "loi Peeters" qui prévoit une annualisation du temps de travail.