Quelque 3 500 Français résident au Burkina Faso - la plus importante communauté étrangère dans ce pays -, une quarantaine de filiales d’entreprises françaises y sont présentes dans la plupart des secteurs de l’économie, et Paris est son principal bailleur de fonds.
En outre, le Burkina est une pièce importante dans le dispositif Barkhane de lutte antiterroriste au Sahel. La France dispose d’une centaine d’hommes des forces spéciales, dotés d’hélicoptères, sur le sol burkinabè. Actuellement, "il n’y a plus que quelques militaires" au Burkina Faso, la majeure partie des troupes qui y sont déployées étant engagée dans de "grosses opérations" au Mali contre des djihadistes, selon une source diplomatique française.
En dépit de ses multiples intérêts, "je ne pense pas que la France soit encore à la manoeuvre au Burkina, ce n’est pas elle qui a les clés et les ressorts", juge toutefois le spécialiste de l’Afrique Antoine Glaser. Selon lui, Paris n’a pas vu venir la crise ni pris la mesure des désirs de changement de la société civile et de la jeunesse africaines.
"Pour certains en France, notamment chez les militaires, des chefs d’Etat comme Compaoré, Sassou N’guesso (Congo) et Idriss Deby (Tchad) sont toujours considérés comme des piliers de la stabilité régionale", déplore-t-il.