Fil d'Ariane
Chansons, ballons, écrans géants pour son dernier meeting Hun Sen a vu grand. Ce vendredi, le premier ministre cambodgien a rassemblé ses partisans au coeur de Phnom Pehn. La victoire de son parti aux législatives de dimanche ne fait aucun doute. Ces dernières années, tous les opposants ont été neutralisés.
Mais Hun Sen a une crainte : l'abstention qui relativiserait sa victoire.
Ceux qui s'opposent aux élections sont ceux qui détruisent la nation et la démocratie. Ils ne doivent pas être pardonnés.Hun Sen, Premier ministre cambodgien
Hun Sen, toujours meurtri par sa défaite surprise en 2013, n'a pas de mots assez durs pour ses opposants. Kem Sokha, chef du principal parti d'opposition, le CNRP, est emprisonné. Son prédécesseur, Sam Rainsy, est exilé à Paris d'où il renouvelle ses appels au boycott.
L'année 2018 sera une année decisive. De fait le régime se retrouve isolé. Les Etats-Unis et l'Union Européenne ont retiré leur soutien à ce scrutin . L'ONU a exhorté le gouvernement à respecter la liberté des électeurs. La Chine et l'Inde ont envoyé des observateurs. Mais Hun Sen, au pouvoir depuis 1985, ne concède rien. Il a même mis en place une véritable dynastie avec ses trois fils à des postes clés. Son entourage contrôle aussi de vastes pans de l'économie.