Est-ce que les réseaux sociaux ne permettent pas aussi de susciter l’intérêt de personnes habituellement absentéistes comme les jeunes entre 18 et 35 ans ? Les « jeunes » en général utilisent les réseaux sociaux numériques dans un but essentiellement de distraction. Ils n’auront pas forcément l’envie, le besoin d’avoir des messages politiques qui sont envoyés sur ces réseaux sociaux. A la limite, un biais possible, une manière de les approcher ce sera des vidéos humoristiques, un moyen d’utiliser la viralité du web.
Alors pourquoi cela fonctionne mieux aux Etats-Unis ? Aux Etats-Unis, Internet est en place depuis plus longtemps. Il y a une sorte de socialisation par rapport à Internet qui est plus forte qu’en France. Un habitant des Etats-Unis trouvera normal de se connecter plus régulièrement plusieurs fois par jour. En France c’est moins le cas. Et du côté des personnalités politiques, c’est la même chose.
Quelle est meilleure réussite pour la campagne sur le web en France, selon vous ? Ce que je trouvais de plus original, c’est ce qui a été lancé en 2007 par Ségolène Royal qui avait mis en place
désir d’avenir, un réseau d’information et de mobilisation autour de sa campagne en donnant la parole aux citoyens. Ils pouvaient déposer des propositions récupérées dans des cahiers pour faire une sorte de synthèse.
Quel est finalement le moyen de communication le plus efficace dans une campagne ? Il ne faut pas séparer totalement l’aspect en ligne et hors ligne. Les gens vont recevoir des outils de campagne mais ils vont passer encore plus de temps à sortir de chez eux et aller frapper à la porte des gens. Dans les choix finaux des électeurs, certes il y a l’information véhiculée par la télévision, la presse, la radio et aujourd’hui le web. Mais ce qui comptera tout autant voir beaucoup plus ce sont les relations interpersonnelles que l’on peut avoir avec son entourage, les discussions politiques avec des collègues, des amis... c’est beaucoup plus décisif par rapport au choix d’aller voter ou non.