Le match Mali-Tunisie de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) aura donc été chaotique, avec un coup de sifflet final prématuré qui a suscité la colère des Tunisiens et un retour des Maliens sur le terrain où leurs adversaires ne sont jamais revenus.
C’est donc finalement le Mali qui a eu le dernier mot contre la Tunisie, au stade de Limbé, cet après-midi. Après une première mi-temps, sous 34 degrés, globalement dominée par les Maliens, ces derniers ouvrent le score, dès la reprise. Suite à une faute de main d’Ellyes Skhiri dans la surface de réparation, c’est Ibrahima Koné qui transforme le penalty.
Une victoire malienne qui passe au second plan
L’ouverture du score malienne réveille les Aigles de Carthage. À la 51ème minute, coutumier du fait, Khazri tente un lob de près de 45 mètres. Sa spéciale, qui a fait mouche, contre le FC Metz, en ligue 1, n’est pas cadrée. Cinq minutes plus tard, suite à un coup franc, repoussé, de Khazri, le métronome tunisien oriente de nouveau le jeu. Skhiri, qui a provoqué le penalty plus tôt, place une tête à bout portant, qui passe à côté Mounkoro. Les Tunisiens poussent.
À la 74ème minute, sur une frappe de Khazri, encore lui, le Djenepo freine le ballon de la main gauche, dans la surface de réparation. L’arbitre siffle pourtant contre les Tunisiens, dans un premier temps. Les Aigles de Carthage, sont fou furieux. Janny Sikazwe fait finalement appel à la VAR signale un penalty, cette fois, en faveur des tunisiens.
(Re)lire : sur les traces de Wahbi Khazri, joueur tunisien et enfant de CorseL’ancien bastiais tente de se faire justice lui-même. Il tire sur le côté gauche, mais le gardien du TP Mazembe est infranchissable et enfile le costume de super héros pour son pays. Penalty arrêté. La détresse se lit dans le regard de Wahbi Khazri.
L'arbitre perd la tête
Si les Tunisiens continuent de tenter à revenir au score, la suite du match prend un tout autre tournant.
On se demande encore ce qui a pu se passer dans la tête de Janny Sikazwe, l’arbitre zambien de la rencontre. À la 85ème minute d’abord, lorsqu’il siffle malencontreusement la fin de la rencontre. Une scène rocambolesque qui suscite la colère mais aussi l’incompréhension du banc tunisien. Après quelques longues secondes de flottement, l’arbitre revient sur sa décision et décide de la poursuite du match.
Moins de deux minutes plus tard, il adresse un carton rouge au rémois El Bilal Touré. Une sanction qui paraît très sévère. Un carton jaune semblait suffire. Malgré l’assistance vidéo, Janny Sikazwe ne revient pas sur sa décision.
Mais la confusion ne s’arrête pas là. À la 89ème minute et 45 secondes, l’arbitre central siffle la fin du match. Non seulement, il n’attend pas la 90ème minute, mais il ne donne pas, non plus, de temps additionnel. Pourtant, pas moins de neuf changements ont eu lieu, plusieurs arrêts de jeu également, notamment celui occasionné… par sa précédente erreur. Fait encore plus surréaliste : le quatrième arbitre allait, pourtant, lever son panneau, pour annoncer le temps additionnel.
Les Tunisiens, furax, déferlent alors sur la pelouse. Les arbitres sont obligés de sortir escortés. Une scène qui reflète le naufrage d’une prestation qui restera, malheureusement pour le football africain, dans l’histoire du sport le plus populaire du monde.
La CAF tente de se protéger
Pour éteindre la polémiques et les contestations qui montent, à la fois sur le terrain et sur les réseaux sociaux où la colère monte, la Confédération africaine de football tente un dernier coup : faire reprendre le match.
Alors que la conférence de presse du sélectionneur malien se tient, il est averti d’une reprise potentielle. L’information se confirme dans les minutes qui suivent et malgré leur colère, les Maliens reviennent sur la pelouse.
Le 4ème arbitre se prépare à diriger les trois ou quatre minutes de temps additionnel, initialement prévues. Mais les Aigles de Carthage qui, pour certains, étaient déjà dans leur bus, ne se présentent pas. L’arbitre siffle donc définitivement la fin d’un match qui entrera dans les annales et devrait, un peu plus, ternir une image du football africain, déjà bien écornée.
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